Home » Infographic » Quelles zones du corps peuvent être traitées par la cryolipolyse ?
La cryolipolyse, technique non invasive de réduction des amas graisseux localisés par le froid contrôlé, a modifié la prise en charge de la silhouette. En ciblant sélectivement les adipocytes par un abaissement thermique maîtrisé, elle permet une fonte progressive de la graisse sous-cutanée, sans recours à la chirurgie, ni temps d’éviction. Mais toutes les zones du corps ne se prêtent pas à ce traitement de la même manière. Certaines sont une excellente indication, d’autres relèvent d’une évaluation plus nuancée, voire d’une contre-indication. Il est donc essentiel, pour le patient comme pour le médecin, de connaître les zones anatomiques réellement compatibles avec la cryolipolyse, en tenant compte des données morphologiques, des objectifs esthétiques et des limites physiopathologiques de la technique.
Toutes les régions du corps ne se prêtent pas à la cryolipolyse. Certaines sont inaccessibles en raison de caractéristiques anatomiques, d’autres présentent un profil graisseux inadéquat. Ainsi, les zones où la graisse est viscérale (intra-abdominale) ne peuvent pas être traitées : c’est le cas du ventre distendu par une obésité profonde, de l’abdomen masculin globuleux, ou des patients avec un IMC élevé. La cryolipolyse est inefficace sur cette graisse interne, qui nécessite une approche nutritionnelle ou chirurgicale.
De même, les zones où la peau est très relâchée, sans véritable amas graisseux — comme le cou chez les personnes âgées, ou les bras après amaigrissement massif — ne constituent pas de bonnes indications. Enfin, certaines localisations, bien que théoriquement accessibles, sont écartées pour des raisons de sécurité ou de confort : le sillon interfessier, le haut des seins, la région scrotale ou les zones très vascularisées.
L’abdomen constitue la zone la plus fréquemment traitée en cryolipolyse, et souvent avec d’excellents résultats. Il s’agit en général d’un amas graisseux sous-cutané persistant, localisé autour de l’ombilic, dans les régions sus- et sous-ombilicales. Chez la femme, la graisse abdominale est souvent répartie de façon homogène, tandis que chez l’homme, elle forme des dépôts plus centraux et plus profonds, dont une partie peut relever de la graisse viscérale — non traitable par cette technique.
Le succès du traitement dépend du bon diagnostic différentiel entre graisse sous-cutanée et intra-abdominale, ainsi que de l’absence de diastasis ou de hernie, qui constituent des contre-indications. Le traitement est réalisé en utilisant plusieurs applicateurs, en effet le ventre est divisé en plusieurs segments (haut et bas-ventre) à traiter pour garantir une diffusion thermique homogène. Les résultats sont souvent visibles dès 6 à 8 semaines.
Les amas graisseux au niveau des flancs, ou « poignées d’amour », constituent une indication classique de la cryolipolyse, chez l’homme comme chez la femme. La zone est accessible, la graisse est superficielle, bien mobilisable, et la peau présente en général une bonne capacité de rétraction.
Il s’agit d’un bourrelet graisseux fréquemment réfractaire aux régimes, y compris chez les patients de poids normal. Les applicateurs spécifiques, à forme incurvée, permettent une bonne adhérence et une répartition thermique optimale. La réduction volumique est souvent harmonieuse, contribuant à affiner la taille et à redessiner la silhouette.
Cette zone, située sous la ligne des fesses, est une indication plus technique, car la graisse y est souvent associée à une composante fibreuse et à un relâchement cutané. La cryolipolyse y est possible si la peau est ferme et que le bourrelet est bien défini, mais elle nécessite une grande précision dans le positionnement de l’applicateur, pour éviter une asymétrie ou de traiter une partie des fesses.
Lorsque le tissu adipeux est bien identifié, le traitement élimine ce bourrelet disgracieux à la jonction entre la fesse et la cuisse, avec un résultat appréciable sur le galbe postérieur. Toutefois, le traitement de cette zone ne convient pas à toutes les morphologies, et l’indication doit être posée avec prudence.
L’intérieur des cuisses fait souvent l’objet de demandes, notamment de la part des femmes.
La graisse à cet endroit est généralement molle, localisée et peut être traitée de manière efficace. Toutefois, une certaine prudence est nécessaire : la peau y est fine, plus sensible au froid, et plus sujette au relâchement si elle a déjà perdu de sa tonicité.
Le traitement est particulièrement indiqué lorsque la peau est ferme et que la zone graisseuse est bien délimitée. Il est essentiel d’évaluer avec précision le relâchement cutané, car une réduction de la graisse sans effet tenseur pourrait accentuer l’affaissement des tissus.
La zone interne du genou peut elle aussi bénéficier d’un traitement par cryolipolyse, à condition que la graisse soit bien localisée, modérée et suffisamment saisissable par l’applicateur. Le résultat attendu est surtout un affinement du contour de la jambe.
Les bras, notamment la face postérieure, constituent une demande croissante. La cryolipolyse peut y être proposée chez les patientes jeunes ou à peau ferme, lorsque le tissu graisseux est suffisant pour être aspiré sans risque. En revanche, en présence de relâchement cutané ou de peau atone, la technique risque d’accentuer l’effet de « bras tombants », et doit alors être évitée ou couplée à un traitement tenseur (radiofréquence).
Le pli axillaire postérieur (bourrelet au niveau du soutien-gorge) est une zone parfaitement traitable par cryolipolyse. Les résultats sont souvent satisfaisants en une seule séance, en particulier si la graisse est bien localisée et le bourrelet graisseux abondant.
Certaines zones du dos peuvent être traitées avec de bons résultats, notamment les bourrelets situés dans le haut ou le bas du dos, ainsi que les plis latéraux sous les bras. Ce sont des zones souvent résistantes à l’exercice physique, mais qui peuvent bien répondre à la cryolipolyse, à condition que l’épaisseur de la graisse soit suffisante.
Chez l’homme, le traitement peut aussi être réalisé aux côtés de la poitrine en cas de pseudogynécomastie (présence de graisse localisée). Il est toutefois indispensable d’écarter une gynécomastie véritable, liée à un développement de la glande mammaire, car ce type de cas ne relève pas de la cryolipolyse.
Le double menton est aujourd’hui une indication bien établie pour la cryolipolyse, avec des applicateurs miniaturisés spécialement conçus pour cette région anatomique. L’indication est idéale lorsque le tissu adipeux est localisé, sans relâchement cutané marqué, et en l’absence de laxité cervicale.
La réduction du volume sous-mentonnier peut affiner le tiers inferieur du visage et mieux dessiner l’ovale, améliorer la jonction cervico-mentonnière, et atténuer l’effet de « menton fuyant ». Le résultat est généralement progressif, avec une amélioration visible à partir de 6 à 8 semaines.
Le délai recommandé entre deux séances de cryolipolyse sur une même zone est généralement de six à huit semaines. Ce délai n’est pas arbitraire : il correspond au rythme physiologique d’élimination des adipocytes détruits par le froid. Après l’exposition au froid, les cellules graisseuses ciblées entrent en apoptose, puis sont progressivement évacuées par le système lymphatique au fil des semaines. Un intervalle trop court risquerait d’augmenter la réponse inflammatoire locale, ce qui ne permettrait pas d’évaluer correctement les effets de la première séance. Ce délai est également indispensable pour que le médecin puisse apprécier la rétractation de la peau, l’homogénéité du résultat et l’opportunité, ou non, d’un traitement complémentaire. Dans certains cas, une deuxième séance n’est même pas nécessaire. Le protocole est donc toujours personnalisé, en fonction de la réponse tissulaire observée, de la zone traitée et du profil métabolique du patient.
La cryolipolyse permet le traitement de plusieurs zones au cours d’une même séance, selon la tolérance du patient, sa morphologie, la localisation des zones à traiter et les capacités de l’appareil utilisé. Certaines machines permettent le traitement de deux à quatre zones simultanément, ce qui permet une harmonisation bilatérale (poignées d’amour, cuisses, bras) ou un protocole combiné (ventre + menton par exemple).
Les machines médicales sont conçues pour ne pas pouvoir utiliser plus que deux applicateurs au même temps.
En fait traitement simultané de plusieurs zones requiert une évaluation rigoureuse de la réaction inflammatoire attendue, du métabolisme du patient, et de la qualité du drainage lymphatique.
En cas de traitement étendu un œdème ou une fatigue transitoire peuvent apparaître.
Pour conclure, il convient de ne jamais traiter de zones contiguës au même moment (ex. : ventre + flancs), afin de préserver la microcirculation locale.
Article written by Dr Romano Valeria
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