QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE LE JAWLINE CONTOURING ET LE LIFTING DU BAS DU VISAGE ?

Jawline contouring : acide hyaluronique

La définition de la ligne mandibulaire par injection — appelé jawline contouring — et le lifting cervico-facial poursuivent un objectif commun : améliorer la définition du tiers inferieur du visage. Pourtant, il s’agit de deux actes bien distincts, tant dans leur indication, leur technique que leurs résultats. Face à cette double possibilité, les patients s’interrogent : quand privilégier une injection d’acide hyaluronique, et quand recourir à un acte chirurgical plus invasif ? Quels résultats attendre de chaque technique ? Existe-t-il une complémentarité entre les deux traitements ou une opposition de principe ?

Ce texte a pour objectif de clarifier ces points, en présentant avec précision les indications, les mécanismes d’action et les effets visibles de ces deux techniques. Car choisir entre un jawline contouring et un lifting, ce n’est pas seulement arbitrer entre modernité et tradition, c’est avant tout comprendre les spécificités de son propre visage et les réponses médicales les plus justes à lui apporter.

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Jawline contouring : une correction ciblée, réversible et non invasive

Le jawline contouring consiste à redessiner la ligne mandibulaire par injection d’acide hyaluronique. Il s’agit d’un acte médical à visée esthétique, réalisé au cabinet, sans anesthésie générale, sans incision ni cicatrice. Le principe repose sur la définition de la ligne mandibulaire : les zones traitées sont l’angle mandibulaire, la ligne mandibulaire, parfois le menton, selon l’anatomie du patient et ses attentes.

L’objectif du jawline contouring n’est pas de tendre la peau, mais de renforcer une structure sous-jacente. Chez un patient jeune, il affine les contours d’un visage encore tonique. Chez un patient plus mature, il permet de compenser une légère perte de soutien là où il faut.

Le traitement est réalisé à l’aide d’un acide hyaluronique dense, injecté dans un plan profond. Le résultat est immédiat, modulable et dure en moyenne entre 1 et 1 mois. Il ne modifie pas la dynamique musculaire du visage, ni la qualité cutanée, mais agit en améliorant la définition de la ligne mandibulaire. Il n’y a pas d’éviction sociale, les suites sont minimes, et le résultat est entièrement réversible.

Le lifting du bas du visage : un acte chirurgical pour repositionner les tissus

Le lifting cervico-facial inférieur, ou lifting du bas du visage, est une intervention de chirurgie esthétique qui consiste à repositionner les tissus relâchés du tiers inférieur : peau, graisse, muscle platysma, en restaurant la tension naturelle perdue avec l’âge. Il s’agit d’un acte lourd, réalisé sous anesthésie générale ou neuroleptanalgésie, en bloc opératoire. Il implique une incision — généralement dissimulée autour de l’oreille et dans le cuir chevelu — et une période de récupération de plusieurs jours à plusieurs semaines.

Le lifting répond à des indications précises : relâchement marqué de la peau, bajoues visibles, peau fripée au niveau du cou. Contrairement au jawline contouring, cet acte retire l’excès cutané, retend les tissus et remet en tension les structures profondes du visage.

Son effet est plus global et plus durable — souvent autour de dix ans. Cette technique agit non pas seulement sur la définition mandibulaire, mais aussi sur la tonicité du cou.

Deux indications bien distinctes, parfois complémentaires

Chez un patient jeune, entre 25 et 45 ans, dont la peau est encore ferme mais la ligne mandibulaire peu définie, le jawline contouring suffit souvent. Il permet de corriger un contour flou, d’harmoniser le profil ou de compenser un manque de structure osseuse, sans immobilisation ni recours à la chirurgie.

Chez un patient plus âgé, lorsque la peau a perdu en élasticité et le relâchement cutané est important, le lifting devient généralement la seule solution vraiment efficace. Il permet de repositionner les tissus relâchés et de restaurer l’ovale du visage de façon durable.

Dans certains cas, les deux approches peuvent se compléter. Le lifting retend les tissus, mais ne restaure pas le volume osseux. Une fois la cicatrisation terminée, des injections ciblées peuvent parfaire le résultat. Cette stratégie combinée, de plus en plus courante, offre une correction structurée, mais toujours naturelle.

Quelle différence sur le résultat visible “avant/après” ?

L’un des critères majeurs pour les patients reste la perception du résultat. Après un lifting, l’ovale est retendu, le bas du visage semble rajeuni, les bajoues ont disparu, et le cou est lifté. Le changement est souvent spectaculaire.

Après un jawline contouring, le résultat est plus subtil. La ligne mandibulaire est plus nette, les angles mandibulaires mieux dessinés, et il existe une distinction plus claire entre le tiers inferieur du visage et le cou.

Ce sont donc deux approches esthétiques très différentes : l’une agit en profondeur sur l’ensemble des tissus, l’autre dessine une ligne, avec une petite remise en tension. Le choix dépend du degré de relâchement, de l’âge, des attentes, mais aussi de la volonté ou non de recourir à la chirurgie.

Peut-on passer d’un jawline à un lifting ? Ou l’inverse ?

Oui, mais cela doit être fait avec discernement. Le jawline contouring peut constituer une solution transitoire avant un lifting, notamment chez les patients plus jeunes qui souhaitent retarder le recours à la chirurgie. Il permet de préserver une belle définition de la ligne mandibualire en attendant que l’intervention devienne réellement nécessaire.

À l’inverse, après un lifting, des injections ciblées au niveau de la ligne mandibulaire peuvent être envisagées, généralement après un délai de six à huit mois. Elles permettent de renforcer certains points ou de corriger une asymétrie légère.

Dans les deux cas, ces gestes doivent s’inscrire dans une approche globale, avec une vision d’ensemble du visage. L’objectif est d’éviter toute surcharge ou traitement redondant, pour conserver un résultat naturel et cohérent.

Peut-on obtenir un effet lifting avec des injections ?

Il est fréquent que des patients espèrent, par des injections, obtenir un résultat équivalent à celui d’un lifting chirurgical. Cette attente mérite d’être clarifiée. L’acide hyaluronique injecté dans l’angle mandibulaire, le long de la mâchoire ou au niveau du menton permet effectivement d’améliorer la définition du bas du visage. Il définit, remet en tension et met en valeur les contours du tiers inferieur du visage. Chez un patient jeune, ou dont la peau est encore tonique, cet effet peut être suffisant pour donner une impression de raffermissement.

Mais il est essentiel de rappeler que cet effet est optique, non mécanique. Les injections ne repositionnent pas les tissus relâchés. Elles ne corrigent pas les bajoues, n’agissent pas sur les cordes platysmales du cou, et ne suppriment pas l’excès cutané. Elles ne peuvent donc pas se substituer à un lifting, qui seul permet une remise en tension réelle et durable des structures profondes.

La confusion vient du fait que, dans certains cas bien sélectionnés, le jawline contouring offre une amélioration esthétique visible, proche d’un mini-lifting Mais dès lors que le relâchement tissulaire est important, le résultat est moins visible.

Quelles sont les erreurs à éviter dans les deux cas ?

Les traitements esthétiques du bas du visage, qu’ils soient médicaux ou chirurgicaux, doivent répondre à une logique précise. Lorsqu’ils sont mal indiqués ou mal réalisés, le risque est un résultat inadapté, disproportionné ou peu harmonieux.

Avec le jawline contouring, l’erreur la plus fréquente est la correction excessive. Injecter trop de produit, ou mal répartir les volumes, peut aboutir à une zone mandibulaire trop anguleuse, trop volumineuse voire masculine chez la femme.

L’autre écueil est d’injecter dans un visage dont la laxité cutanée dépasse les capacités correctrices de l’acide hyaluronique : le résultat manque alors de netteté et paraît minime.

Du côté du lifting, l’erreur est souvent technique ou liée à l’indication. Un lifting trop tiré, mal planifié, ou réalisé sans respect des proportions naturelles peut altérer l’expression du visage. Un relâchement cutané modéré traité par un lifting complet peut aussi être excessif, alors qu’un traitement médical aurait suffi.

Dans les deux cas, le jugement du médecin est déterminant. Il ne s’agit pas de choisir la technique la plus rapide ou la plus durable, mais celle qui est juste pour le visage concerné, à l’instant où il est examiné.

Photo of doctor Valeria Romano in Geneva

Article written by Dr Romano Valeria

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