Home » Infographic » Causes du sillon nasogénien
nasolabial fold, également appelé pli naso-génien, est l’un des premiers signes visibles du vieillissement du visage. Situé entre l’aile du nez et la commissure des lèvres, il constitue une zone de transition anatomique où se rencontrent différentes unités esthétiques du visage. Ce sillon n’est pas une simple ride d’expression : il s’agit d’un pli structurel, dont la profondeur et la visibilité dépendent d’un ensemble de facteurs morphologiques, fonctionnels et évolutifs.
Comprendre les causes exactes de l’apparition du sillon nasogénien permet de mieux anticiper son traitement, qu’il soit préventif ou curatif. Contrairement aux idées reçues, ce pli ne survient pas uniquement avec l’âge, ni chez tous les patients de la même manière. Il est le fruit d’un déséquilibre progressif entre les structures de soutien du visage, les volumes sous-cutanés, la qualité du derme et l’architecture musculaire locale.
Avec le temps, la peau du visage subit une série de transformations biologiques. La production de collagène et d’élastine diminue, la vascularisation dermique s’appauvrit, et la capacité du derme à retenir l’eau se réduit. Ces changements, caractéristiques du vieillissement intrinsèque, affectent directement la souplesse, l’élasticité et l’épaisseur de la peau dans la région nasogénienne.
Ce phénomène est accentué par le vieillissement extrinsèque, principalement causé par l’exposition chronique aux rayons UV, la pollution atmosphérique, le tabac ou les carences nutritionnelles. La peau devient plus fine, plus sèche, et perd sa résistance mécanique. Dans ce contexte fragilisé, le pli nasogénien, qui était auparavant visible uniquement lors du sourire, devient permanent, même au repos, marquant durablement le visage.
L’une des causes principales du creusement du sillon nasogénien est la fonte progressive des compartiments graisseux du tiers moyen du visage. Avec l’âge, le tissu adipeux profond, situé au-dessus de l’os malaire et autour du muscle orbiculaire, diminue en volume et se déplace sous l’effet de la gravité.
Cette résorption volumétrique entraîne une perte du galbe des pommettes et un affaissement des tissus vers le bas. Ce mouvement vertical accentue mécaniquement la cassure naturelle située entre la joue et la lèvre supérieure : c’est ainsi que le sillon nasogénien se creuse.
Ce phénomène est d’autant plus marqué chez les personnes qui présentent une fonte graisseuse rapide, qu’elle soit liée à un amaigrissement important, à une activité physique intense ou à des facteurs génétiques. Le visage perd sa douceur juvénile et devient plus anguleux et plus sévère.
Le visage est soutenu par un réseau complexe de ligaments et de cloisons fibreuses qui maintiennent les tissus mous en place. Avec le temps, ces structures perdent de leur tonicité et de leur capacité de fixation. Ce relâchement affecte notamment les ligaments de l’arcade zygomatique ainsi que les septa malaire et nasolabial, dont le rôle est essentiel dans le soutien de la région nasogénienne.
Lorsque ces points d’ancrage cèdent, même partiellement, la graisse malaire glisse vers le bas, entraînant un affaissement localisé des tissus au niveau du sillon. Ce déplacement contribue à l’apparition d’un pli plus marqué, parfois asymétrique, qui ne peut être corrigé par une simple action en surface.
C’est ce mécanisme qui explique pourquoi les approches esthétiques limitées à une injection superficielle du sillon donnent souvent un résultat insuffisant. Pour restaurer l’harmonie du visage, il est nécessaire, dans bien des cas, de reconstituer les volumes perdus et de repositionner les structures de soutien, afin de traiter la véritable cause du sillon.
Le sillon nasogénien est aussi influencé par la contraction répétée de certains muscles du visage. Le muscle releveur de la lèvre supérieure et de l’aile du nez, ainsi que le muscle orbiculaire de la bouche, sont impliqués dans les mouvements de sourire, de parole ou de grimace.
Chez les patients dont l’expression du visage est particulièrement marquée, la sollicitation répétée de ces muscles contribue à accentuer le pli nasogénien, qui se marque progressivement dans le derme par un phénomène de cassure mécanique. Ce facteur est encore plus déterminant lorsque la peau est déjà fragilisée par le vieillissement ou la déshydratation.
Bien qu’il ne constitue pas une cause d’apparition du sillon, ce facteur musculaire agit comme un élément aggravant. Cela explique pourquoi certains sillons nasogéniens deviennent visibles précocement, parfois dès l’âge de 30 ans, notamment chez les personnes très expressives.
La forme et la structure de l’os maxillaire jouent un rôle clé dans l’apparition et la visibilité du sillon nasogénien. Chez certains patients, on observe une hypoplasie du maxillaire supérieur, c’est-à-dire une projection insuffisante de l’os sous-jacent. Cette particularité morphologique crée une cassure plus marquée entre la joue et la lèvre supérieure, même chez les personnes jeunes.
Dans ces cas, le sillon nasogénien peut être visible de façon congénitale, ou se former plus précocement, sans nécessairement être lié au vieillissement cutané. Cette configuration anatomique est fréquente dans certaines morphologies asiatiques, ou chez les personnes dont le visage est plat ou peu projeté. Elle requiert une approche esthétique adaptée, car un simple comblement superficiel serait insuffisant et risquerait de créer un résultat peu naturel.
Parmi les causes indirectes mais non négligeables du creusement du sillon nasogénien figure le stress oxydatif, c’est-à-dire l’ensemble des agressions subies par les cellules de la peau en raison de l’environnement et du mode de vie. L’exposition chronique aux UV, le tabagisme, la pollution, le manque de sommeil, une alimentation carencée ou une hydratation insuffisante accélèrent le vieillissement cutané.
Ces facteurs réduisent la production naturelle de collagène, affaiblissent la barrière cutanée, et favorisent l’apparition des rides. Le sillon nasogénien, déjà fragilisé par les causes mécaniques évoquées précédemment, devient plus visible. Il ne s’agit donc pas d’un facteur isolé, mais d’un accélérateur de dégradation tissulaire, à prendre en compte dans toute stratégie de prévention ou de correction.
Il est fréquent de rencontrer des patients jeunes, parfois avant 30 ans, qui présentent un sillon nasogénien visible, sans véritable relâchement cutané ni vieillissement marqué. Cela s’explique par une combinaison de facteurs génétiques, morphologiques et fonctionnels, qui prédisposent à une cassure prématurée des tissus dans cette zone.
Une faible projection malaire, une hyperactivité musculaire, une peau fine, un sourire large et puissant, ou encore une perte de poids rapide peuvent contribuer à ce phénomène. Dans ces situations, le sillon n’est pas un signe de vieillissement, mais une caractéristique esthétique du visage, qui peut être corrigée, si le patient en exprime le souhait.
Le stress exerce une influence significative sur la qualité de la peau et sur l’accélération du vieillissement du visage, y compris sur l’accentuation des sillons nasogéniens. Sur le plan biologique, le stress chronique induit une libération persistante de cortisol, hormone qui altère la microcirculation cutanée, inhibe la production de collagène et fragilise la barrière épidermique. Cette cascade de perturbations favorise l’apparition d’une peau plus fine, moins élastique, plus sujette aux cassures mécaniques lors des mouvements du visage. Par ailleurs, le stress s’accompagne souvent de contractions musculaires réflexes au niveau du visage — notamment autour de la bouche et des yeux — qui, à long terme, creusent les rides d’expression, dont le sillon nasogénien. Il s’agit donc d’un facteur aggravant qui contribue à marquer prématurément cette zone fragile du visage.
La consommation régulière d’alcool, même modérée, exerce un effet délétère sur l’équilibre physiologique de la peau, avec des conséquences visibles à moyen terme, notamment sur les rides. L’alcool induit une vasodilatation transitoire, suivie d’une déshydratation cutanée profonde, altérant ainsi la densité du derme et la fermeté des tissus. Il interfère également avec le métabolisme hépatique et la régulation hormonale, éléments essentiels à la synthèse de collagène et à la réparation cellulaire. En altérant la qualité de la peau, en accélérant la glycation des fibres de soutien et en perturbant l’équilibre oxydatif, l’alcool favorise indirectement le relâchement cutané et la perte de définition des volumes du visage. Ainsi, si l’alcool ne provoque pas à lui seul les sillons nasogéniens, il en précipite et en accentue la formation, en particulier chez les patients déjà exposés à d’autres facteurs de vieillissement.
La position adoptée durant le sommeil influence directement la formation et la progression de certaines rides mécaniques du visage, y compris les sillons nasogéniens. Dormir systématiquement sur le côté exerce une pression prolongée sur l’hémiface comprimée contre l’oreiller, entraînant un plissement répété du tissu cutané au niveau de la joue et du sillon. Au fil des années, cette compression asymétrique contribue à une cassure dermique plus marquée d’un côté du visage. Pour prévenir cette usure mécanique nocturne, il est recommandé, dans la mesure du possible, d’adopter une position dorsale, qui répartit uniformément la pression. L’emploi d’oreillers ergonomiques à mémoire de forme, conçus pour limiter les points de pression, ainsi que de taies d’oreiller en soie ou en satin, peut également réduire le frottement et la déformation cutanée durant le sommeil. Ces mesures participent à la préservation des volumes et à la prévention des rides.
Article written by Dr Romano Valeria
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