Home » Infographic » Quelles sont les causes de la transpiration excessive ?
L’hypersudation, aussi appelée hyperhidrose, désigne une production excessive de sueur, au-delà des besoins physiologiques normaux de thermorégulation. Ce trouble, souvent banalisé, peut avoir un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients. Il existe différentes formes d’hypersudation, dont les causes sont multiples, allant de facteurs neurologiques et endocriniens à des origines génétiques ou émotionnelles. Comprendre les mécanismes en jeu permet de mieux orienter le diagnostic et de proposer des solutions thérapeutiques adaptées.
La sudation est un processus naturel et vital, régulé par le système nerveux autonome. Elle intervient principalement dans le maintien de la température corporelle à un niveau stable (environ 37 °C), via l’évaporation de la sueur produite par les glandes sudoripares. Ces glandes, réparties sur l’ensemble de la peau, sont de deux types :
En situation normale, la quantité de sueur produite est proportionnelle aux besoins thermiques du corps, notamment lors d’une activité physique, d’un stress émotionnel ou en réponse à une température ambiante élevée. Cependant, dans le cadre de l’hypersudation, cette régulation est perturbée.
La forme la plus fréquente d’hypersudation est l’hyperhidrose primaire ou essentielle. Elle représente environ 90 % des cas et débute souvent à l’adolescence ou à l’âge adulte jeune, sans pathologie sous-jacente identifiable.
Dans l’hyperhidrose primaire, le mécanisme en cause est une hyperactivité des fibres sympathiques cholinergiques innervant les glandes sudoripares eccrines. Cette hyperstimulation est le plus souvent localisée : on parle alors d’hyperhidrose localisée. Les zones les plus fréquemment touchées sont les paumes des mains (hyperhidrose palmaire), les plantes des pieds (hyperhidrose plantaire), les aisselles (hyperhidrose axillaire), le visage et le cuir chevelu (hyperhidrose cranio-faciale).
Cette forme d’hypersudation est généralement bilatérale et symétrique, aggravée par le stress ou l’émotion, et tend à diminuer durant le sommeil.
Des études ont montré que près de 30 à 50 % des personnes atteintes d’hyperhidrose primaire présentent des antécédents familiaux. Il existerait donc une prédisposition génétique, bien que le ou les gènes impliqués n’aient pas encore été formellement identifiés.
Contrairement à l’hyperhidrose primaire, l’hyperhidrose secondaire est la conséquence d’une affection médicale, médicamenteuse ou hormonale identifiable. Elle se manifeste souvent de manière généralisée, et peut survenir à tout âge, même chez des personnes sans antécédents.
Les déséquilibres hormonaux figurent parmi les causes les plus fréquentes :
Certaines affections infectieuses, notamment les maladies fébriles chroniques comme la tuberculose ou le VIH, peuvent s’accompagner de sueurs nocturnes.
Les maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson, les neuropathies autonomes diabétiques ou certaines lésions médullaires perturbent la régulation sudorale.
Enfin, dans certains cas, l’hypersudation peut être un symptôme paranéoplasique, précédant la découverte d’un cancer, notamment les lymphomes (sueurs nocturnes profuses inexpliquées).
De nombreux médicaments peuvent induire une hypersudation secondaire. Parmi les plus fréquemment incriminés :
La consommation de substances psychoactives (alcool, caféine, drogues stimulantes comme la cocaïne ou les amphétamines) peut également déclencher une sudation excessive.
Il convient de souligner que le stress et l’anxiété, sans en être la cause première, sont des facteurs aggravants de l’hypersudation, en particulier dans sa forme primaire. En effet, les glandes sudoripares eccrines sont sensibles à l’adrénaline libérée lors d’un état de tension psychique. Ce lien explique la majoration des symptômes dans les contextes émotionnels : entretiens professionnels, interactions sociales, ou prise de parole en public.
Ce cercle vicieux psychophysiologique peut engendrer une forme d’anxiété anticipatoire, accentuant encore la production de sueur, ce qui justifie souvent une approche thérapeutique globale, incluant un soutien psychologique ou comportemental.
Plusieurs facteurs peuvent intensifier les manifestations de l’hyperhidrose, en particulier dans sa forme primaire.
L’intensité de la transpiration excessive n’est pas constante : elle peut varier au fil des jours, des saisons ou du contexte hormonal, ce qui rend parfois le trouble difficile à cerner. Nombre de patient(e)s rapportent des poussées de sueur plus marquées en été, lors de vagues de chaleur ou dans des lieux confinés. Mais au-delà de la température extérieure, d’autres facteurs peuvent accentuer les symptômes.
Sur le plan physiologique, des périodes comme la puberté, le cycle menstruel, ou encore la ménopause sont souvent associées à une aggravation des symptômes. Ce phénomène s’explique par la modulation hormonale du système nerveux autonome, qui pilote en partie l’activité des glandes sudoripares. Chez certaines femmes, une transpiration inhabituelle avant ou pendant les règles est un symptôme récurrent. De même, les bouffées de chaleur liées à la périménopause peuvent s’accompagner d’une sudation excessive, parfois confondue avec une hyperhidrose réelle.
Le stress chronique, l’anxiété de performance, ou les états d’hypervigilance psychologique jouent également un rôle dans l’aggravation des symptômes. En effet, plus le patient redoute la transpiration, plus celle-ci tend à se manifester — créant un cercle vicieux redoutablement efficace. Ce lien entre système nerveux central et système sudoral est particulièrement marqué dans l’hyperhidrose palmaire ou faciale.
Enfin, certains éléments extérieurs, comme le port de vêtements synthétiques, la consommation de café ou d’alcool, ou l’usage prolongé de chaussures fermées, peuvent créer un environnement cutané propice à une transpiration plus abondante ou mal évacuée. Ces facteurs, bien qu’ils ne soient pas à l’origine du trouble, participent à sa visibilité et à l’inconfort qu’il provoque.
Reconnaître ces éléments aggravants permet au patient d’adopter — en parallèle d’un traitement médical — une hygiène de vie adaptée, respectueuse de sa peau et de sa physiologie.
Avec l’âge, le corps subit des modifications physiologiques et hormonales susceptibles de perturber le système de thermorégulation. Chez les femmes, la période de la ménopause s’accompagne fréquemment de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes, dues à la chute brutale des œstrogènes. Chez les hommes également, l’andropause peut entraîner des fluctuations hormonales induisant une sudation excessive. Par ailleurs, les pathologies chroniques plus fréquentes chez les sujets âgés (diabète, troubles thyroïdiens, affections cardiovasculaires) ou la prise médicamenteuse accrue participent également à cette tendance à transpirer davantage.
La sueur est principalement stimulée par l’acétylcholine, un neurotransmetteur du système nerveux autonome qui active les glandes sudoripares eccrines. Toutefois, certaines hormones jouent un rôle indirect significatif. Les hormones thyroïdiennes, en augmentant le métabolisme basal, accentuent la production de chaleur corporelle et donc la transpiration. L’adrénaline et la noradrénaline, libérées en réponse au stress, intensifient également la sudation, notamment dans les zones riches en glandes eccrines comme les paumes et les aisselles. Enfin, la chute des œstrogènes chez la femme ménopausée entraîne une instabilité du thermostat hypothalamique, provoquant une sudation abondante.
Plusieurs affections médicales peuvent être à l’origine d’une transpiration excessive. L’hyperthyroïdie, en augmentant la dépense énergétique, est une cause fréquente. Des pathologies infectieuses chroniques comme la tuberculose ou le VIH peuvent induire des sueurs nocturnes abondantes. Les lymphomes, en particulier la maladie de Hodgkin, sont réputés pour provoquer une hypersudation inexpliquée. Le diabète, notamment en cas de neuropathie autonome, ou les tumeurs surrénaliennes comme le phéochromocytome, doivent également être évoqués. L’identification de la cause sous-jacente est indispensable pour orienter le traitement.
Certaines carences nutritionnelles, bien que rarement la cause première d’une hyperhidrose, peuvent aggraver les symptômes existants. Une carence en magnésium, par exemple, peut perturber la régulation nerveuse autonome et accentuer les réactions au stress, favorisant ainsi une sudation accrue. De même, la carence en vitamine D est parfois associée à une transpiration excessive du cuir chevelu chez le nourrisson, bien que cette association soit moins clairement démontrée chez l’adulte. Il convient toutefois de ne pas attribuer l’hypersudation à une carence sans bilan médical préalable.
La consommation d’eau n’induit pas directement une augmentation de la transpiration, mais elle joue un rôle essentiel dans le maintien de l’homéostasie thermique. En revanche, une hydratation excessive et non justifiée peut, dans certains cas, sursolliciter les mécanismes d’élimination de l’eau, notamment par la sueur, surtout en cas de climat chaud ou d’activité physique. Ce phénomène reste cependant marginal. Il est important de souligner que le corps transpire pour réguler sa température, non pour éliminer l’excès d’eau consommé.
Le stress et l’anxiété sont des facteurs majeurs d’amplification de l’hyperhidrose, en particulier dans sa forme primaire. La stimulation du système nerveux sympathique lors d’un état de tension émotionnelle entraîne la libération d’adrénaline, responsable d’une activation intense des glandes eccrines. Cela se traduit souvent par une transpiration localisée au niveau des mains, des pieds ou du visage. Ce phénomène, appelé sudation émotionnelle, peut être invalidant dans les contextes sociaux ou professionnels, d’où l’intérêt d’une approche thérapeutique intégrée, parfois psychocorporelle.
Oui, de nombreux médicaments peuvent provoquer une sudation excessive en tant qu’effet indésirable. Parmi les plus connus, on retrouve les antidépresseurs (notamment les IRS), les antipyrétiques, les antihypertenseurs comme le propranolol, ou encore les hypoglycémiants comme l’insuline. Certains traitements hormonaux, les opiacés et les anticholinestérasiques peuvent également être en cause. Il est essentiel, en cas d’apparition récente d’une hyperhidrose, de passer en revue l’ensemble des traitements en cours avec le médecin prescripteur.
L’hyperhidrose primaire, bien que présente toute l’année, tend à s’aggraver en période estivale en raison de l’élévation des températures et de l’humidité ambiante. La thermorégulation est plus sollicitée, accentuant la sécrétion sudorale. De plus, la sudation émotionnelle est exacerbée par l’inconfort thermique, notamment dans les environnements publics ou professionnels mal climatisés. Toutefois, l’hyperhidrose secondaire ne présente pas toujours de caractère saisonnier et dépend surtout de la cause sous-jacente.
Certains aliments, dits thermogéniques, peuvent intensifier la transpiration en stimulant le métabolisme ou en provoquant une réaction vasculaire. C’est le cas notamment des aliments épicés (piments, curry, gingembre), qui activent les récepteurs TRPV1 impliqués dans la sensation de chaleur. La caféine et l’alcool sont également connus pour accroître la transpiration, en raison de leur effet vasodilatateur et de leur action stimulante sur le système nerveux central. Pour les patients souffrant d’hyperhidrose, il peut donc être bénéfique d’adapter l’alimentation afin de limiter ces déclencheurs.
Article written by Dr Romano Valeria
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