Les pommettes occupent une place centrale dans l’équilibre du visage. Elles participent à la perception de la jeunesse, de la fraîcheur et de l’harmonie globale. Avec le vieillissement, la fonte des volumes profonds, la ptôse des tissus et la perte de tonicité cutanée altèrent la définition du relief malaire, ce qui contribue à alourdir les traits et à accentuer certains signes de fatigue. Dans ce contexte, les injections d’acide hyaluronique, constituent une réponse thérapeutique efficace et largement éprouvée.
Cependant, si les injections de pommettes sont aujourd’hui parmi les actes les plus pratiqués en cabinet de médecine esthétique, elles requièrent une compréhension fine de l’anatomie faciale, une analyse morphologique rigoureuse et une exécution technique irréprochable. Une injection réussie ne repose pas uniquement sur le choix du produit, mais sur une série de décisions stratégiques qui déterminent la nature du résultat, sa naturalité et sa durabilité.
Le complexe malaire correspond à une structure anatomique tridimensionnelle qui repose sur l’os zygomatique, surmonté de plusieurs compartiments graisseux et parcouru par un réseau musculaire, nerveux et vasculaire dense. Il s’agit d’une zone mobile et expressive, directement impliquée dans les mouvements du sourire, de la mastication, et de l’expression émotionnelle.
L’os zygomatique, qui constitue la base profonde du relief des pommettes, est entouré de coussinets graisseux profonds (et superficiels. Le maintien de leur volume et de leur position est essentiel à la jeunesse du tiers moyen du visage. À cela s’ajoute le rôle du système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS), qui relie les muscles mimétiques à la peau. L’ensemble de cette structure se modifie avec le temps : les tissus descendent, les volumes s’affaissent, la convexité centrale du visage se perd.
Une approche sérieuse des injections de pommettes suppose donc une analyse du vieillissement du patient, une évaluation précise de la perte volumique et un repérage minutieux des points d’intervention.
Contrairement à une idée reçue, le traitement esthétique des pommettes n’a pas pour seul but de projeter un volume. Il s’agit avant tout de rétablir les équilibres architecturaux du visage. L’injection peut répondre à plusieurs objectifs complémentaires : restaurer un volume perdu, rehausser les tissus pour atténuer les signes de relâchement, recréer une ligne zygomatique visible et élégante, mais aussi améliorer la réflexion de la lumière sur le visage.
Dans les visages jeunes, il s’agit souvent d’un geste d’embellissement ou de définition. Chez les patients plus âgés, la correction vise à compenser une fonte osseuse et graisseuse et à repositionner les volumes pour restaurer une harmonie globale. Dans tous les cas, le résultat doit demeurer naturel et respecter la dynamique faciale.
L’acide hyaluronique demeure le produit de référence pour le comblement du tiers moyen du visage. Toutefois, tous les gels ne sont pas interchangeables. Les propriétés rhéologiques du produit — notamment son élasticité (G’), sa viscosité et sa cohésion — doivent être adaptées aux besoins du traitement.
Pour restaurer la structure profonde d’une pommette, il est recommandé de choisir un acide hyaluronique hautement réticulé, capable de supporter les contraintes mécaniques liées à la mimique et à la gravité. Ce type de gel permet de retrouver une saillie osseuse sans alourdir les tissus. En revanche, pour des injections plus superficielles ou complémentaires, un gel plus souple peut être indiqué afin d’assurer une bonne intégration tissulaire et d’éviter toute visibilité sous-cutanée.
Le médecin doit également tenir compte de la rétention hydrique du produit, afin d’éviter un effet gonflé inesthétique, ainsi que de sa longévité en fonction du métabolisme du patient et de la zone traitée.
Les techniques d’injection des pommettes se sont affinées au fil des années pour aboutir à des protocoles fondés sur une cartographie précise de points stratégiques à injecter. Trois grands principes guident aujourd’hui une injection réussie : la profondeur d’injection, la direction du vecteur et la quantité injectée.
Les injections profondes, réalisées au contact de l’os (plan sous-périosté), permettent une véritable restauration de la structure. Ce geste s’effectue à l’aide d’une aiguille courte, en réalisant de petits dépôts localisés (bolus), souvent au niveau de la région malaire antérieure et latérale.
Dans une seconde étape, des injections plus superficielles peuvent être réalisées à l’aide d’une canule souple, en nappage ou en éventail, pour parfaire le résultat. Cette double approche offre un résultat à la fois structurant et naturel.
Le choix des vecteurs — c’est-à-dire l’orientation du produit injecté — doit respecter les lignes de force du visage. Injecter trop en avant ou trop bas risque d’alourdir le tiers inférieur et de créer un aspect artificiel. À l’inverse, un vecteur ascendant, bien dirigé vers la tempe, permet de redessiner la ligne zygomatique dans sa continuité.
Le volume de produit injecté doit toujours être évalué avec discernement. Une injection de pommettes réussie repose davantage sur la stratégie que sur la quantité. Pour les visages jeunes ou peu creusés, peu de produit suffit à améliorer l’architecture malaire. Dans les cas de réabsorption graisseuse et osseuse importante, la correction doit se faire par étapes, sur plusieurs séances si nécessaire.
L’effet miroir entre les deux côtés du visage nécessite également un sens aigu de la symétrie, tout en respectant les légères asymétries naturelles. Une correction excessive est difficilement rattrapable, d’où l’intérêt d’une approche progressive, fondée sur l’observation en temps réel et l’ajustement minutieux.
Enfin, au-delà de la technique, la réussite d’une injection de pommettes repose sur la compréhension du projet esthétique global du patient. Chaque visage a ses propres volumes, ses reliefs, ses expressions. Une pommette bien injectée ne se remarque pas ; elle révèle un regard plus ouvert, un visage mieux structuré, un teint plus éclatant.
L’approche contemporaine de la médecine esthétique se veut respectueuse, sobre, personnalisée. Elle s’éloigne des effets standardisés pour privilégier l’harmonie, la subtilité et la cohérence. Dans cette perspective, l’injection de pommettes ne constitue pas un acte isolé, mais s’intègre dans une stratégie d’embellissement globale, souvent combinée à d’autres gestes complémentaires.
Les pommettes sont une zone clé dans la perception de l’harmonie du visage. Leur forme, leur hauteur, leur projection et leur proportion par rapport aux autres volumes jouent un rôle déterminant dans l’équilibre global. À ce titre, les injections d’acide hyaluronique dans les pommettes représentent aujourd’hui un acte phare de la médecine esthétique. Mais une injection réussie ne se limite pas à une simple restauration volumique : elle nécessite une analyse personnalisée de la morphologie faciale et une adaptation précise de la technique à chaque type de visage.
Si la standardisation de certaines approches a pu répondre à une demande massive dans les années 2010, la tendance actuelle, tant du point de vue scientifique qu’esthétique, s’oriente vers des traitements sur-mesure, fondés sur l’observation, la proportion, et la dynamique du visage en mouvement. Ainsi, le traitement des pommettes ne peut être envisagé indépendamment de la forme du visage, de sa structure osseuse, de l’état des tissus mous et du résultat recherché.
L’un des effets les plus puissants d’une pommette bien définie est optique. Elle agit comme un réflecteur naturel de lumière, en captant les faisceaux lumineux et en les redistribuant vers le centre du visage. Ce phénomène, bien connu des photographes et maquilleurs professionnels, donne au visage un aspect frais, sculpté, et visuellement plus symétrique.
Articolo scritto dalla Dott.ssa Romano Valeria
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