Home » Infografia » Les injections de Botox pour le bruxisme peuvent-elles affecter la fonction masticatoire ou l’expression faciale ?
L’utilisation de la tossina botulinica de type A (Botox®) dans le traitement du bruxismo est aujourd’hui une pratique reconnue et validée par de nombreuses études cliniques. Cette approche thérapeutique permet, par son action ciblée sur les muscles masticateurs — notamment les masséters —, de réduire efficacement l’hyperactivité musculaire responsable des serrements et grincements dentaires. Cependant, la proximité anatomique des muscles injectés avec ceux impliqués dans la mastication et les expressions du visage soulève une question légitime : ces injections peuvent-elles altérer, même temporairement, ces fonctions fondamentales ?
Le muscle masséter est l’un des quatre muscles principaux de la mastication. Puissant, épais, et bilatéral, il est situé de part et d’autre de l’angle mandibulaire et permet l’élévation de la mandibule, c’est-à-dire la fermeture de la bouche lors de la mastication. Chez les patients atteints de bruxisme, le masséter est souvent hypertrophié, en raison de contractions répétées, souvent inconscientes.
L’injection de Botox dans ce muscle vise à moduler son activité sans la supprimer complètement. Il ne s’agit pas de provoquer une paralysie, mais un affaiblissement partiel et temporaire, afin de diminuer la force excessive de contraction tout en maintenant une fonction masticatoire normale.
Dans la très grande majorité des cas de traitement de bruxisme, les injections de Botox correctement réalisées ne provoquent pas d’altération significative de la mastication. Le patient conserve sa capacité à mâcher, avaler, parler et ouvrir la bouche normalement. Toutefois, certains effets transitoires peuvent être observés, notamment lors des premières injections ou en cas de dose injectée mal adaptée.
Lorsque la dose est excessive ou injectée trop profondément, une gêne plus marquée peut survenir, allant jusqu’à une mastication asymétrique ou inefficace. Ce phénomène reste rare et transitoire, car la toxine botulique a un effet réversible. La récupération complète de la force musculaire intervient généralement dans un délai de 3 à 5 mois, à mesure que les jonctions neuromusculaires se régénèrent.
Pour prévenir ce risque, le médecin adapte la posologie à la morphologie du patient, évalue la puissance du bruxisme, et respecte scrupuleusement les repères anatomiques lors de l’injection. D’où l’importance de consulter un médecin expérimenté.
Le masséter, bien qu’impliqué dans la mastication (mouvement du visage), n’est pas directement responsable de l’expression du visage. Ce rôle revient principalement à d’autres groupes musculaires : le risorius, le zygomatique majeur et mineur, le buccinateur, ou encore l’orbiculaire des lèvres. Toutefois, la proximité topographique entre ces muscles explique pourquoi une diffusion non maîtrisée de la toxine botulique peut exceptionnellement perturber certains mouvements du visage.
Les publications médicales montrent que les effets secondaires pouvant affecter la mastication ou l’expression faciale restent exceptionnels et, lorsqu’ils surviennent, ils sont le plus souvent bénins et transitoires. Une étude de 2020 portant sur plus de 200 patients traités pour bruxisme par toxine botulique a rapporté :
Ces chiffres confirment que, lorsqu’il est réalisé par un médecin expérimenté, le traitement est sûr et bien toléré, avec une incidence très faible d’effets indésirables cliniquement significatifs.
L’apparition d’une altération de la mastication ou des expressions du visage dépend le plus souvent de l’expérience du médecin, du respect de l’anatomie du visage, et d’un dosage personnalisé. Pour limiter les risques, il est essentiel de :
Le Botox n’est pas un produit dont le résultat serait garanti par la seule dose administrée. Son efficacité comme sa tolérance reposent avant tout sur la précision et la maîtrise du geste médical. C’est la qualité de l’injection — son placement, sa profondeur et son adaptation à l’anatomie du patient — qui conditionne réellement le succès du traitement, bien plus que la quantité injectée.
Lorsqu’un patient présente une gêne à la mastication ou une asymétrie transitoire au niveau du visage, la première attitude consiste à rassurer et surveiller. L’action du Botox est réversible, les effets s’estompent graduellement en 3 à 6 mois.
Si la gêne est significative, le médecin peut :
Il est inutile, voire contre-indiqué, d’injecter un « antidote » (comme l’histidine ou des substances hors AMM), car il n’en existe aucun validé dans ce contexte. La patience et l’information claire du patient sont les meilleures approches.
Chez les patients bruxomanes portant déjà une gouttière occlusale, une modification temporaire de la pression masticatoire après injection de Botox peut entraîner une sensation inhabituelle de malposition ou d’instabilité. Il est important de prévenir ce phénomène, qui ne remet pas en cause l’ajustement de l’orthèse, mais traduit simplement un changement de dynamique mandibulaire.
Une collaboration étroite avec le chirurgien-dentiste ou l’orthodontiste référent permet d’ajuster temporairement l’appareil si nécessaire, ou simplement de rassurer le patient car il s’agit d’un phénomène transitoire.
Même si la réduction du volume du muscle masséter est souvent souhaitée dans un but esthétique, des injections répétées à moyen terme peuvent entraîner une modification plus marquée de l’ovale du visage, avec un impact visuel parfois mal perçu par le patient s’il n’en a pas été informé initialement.
Cette réduction progressive peut modifier la perception de la ligne mandibulaire, de l’angle mandibulaire ou du tiers inférieur du visage, surtout chez les patients très minces. Ce phénomène doit être anticipé dans la planification du traitement à long terme, et des injections moins fréquentes ou avec des doses plus faibles peuvent être proposées après la stabilisation du bruxisme.
Il est tout à fait possible — et souvent recommandé — d’élaborer un protocole d’injection de Botox spécifiquement conçu pour trouver l’équilibre entre efficacité contre le bruxisme et préservation de la fonction masticatoire. Cela passe par une injection ciblée, concentrée uniquement sur les zones les plus hypertrophiées du muscle masséter, afin de réduire l’hyperactivité sans affaiblir l’ensemble du muscle. Les doses sont généralement fractionnées et réparties sur plusieurs points d’injection, ce qui permet une diffusion optimale et un contrôle précis du relâchement musculaire. Enfin, un suivi régulier est indispensable : il permet au médecin d’évaluer l’évolution clinique, d’adapter les doses si nécessaire.
Articolo scritto dalla Dott.ssa Romano Valeria
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