Accueil » Infographie » Quels sont les traitements disponibles pour atténuer la ride du lion ?
La ride du lion est une ride verticale — parfois double ou triple — qui se forme entre les sourcils. Elle apparaît sous l’effet des contractions répétées des muscles corrugateurs et procerus, responsables du froncement de la zone intersourcilière. D’abord visible lors des expressions du visage (concentration, contrariété, stress), elle s’installe progressivement de manière permanente, même au repos, donnant au visage un air sévère, fatigué ou préoccupé.
Atténuer cette ride demande de comprendre sa double nature : à la fois dynamique (musculaire) et statique (cutanée). À ce jour, plusieurs options sont disponibles selon la profondeur de la ride, l’âge du patient, son tonus musculaire et la qualité de sa peau.
Parmi toutes les méthodes, l’injection de toxine botulique (Botox®, Azzalure®, Bocouture®, etc.) est le traitement de premier choix pour atténuer la ride du lion. Son efficacité repose sur un mécanisme précis : la toxine inhibe temporairement la libération d’acétylcholine au niveau des jonctions neuromusculaires, ce qui entraîne un relâchement ciblé des muscles responsables du froncement.
En neutralisant l’activité des muscles corrugateurs et du procerus, le Botox permet de lisser la peau. L’effet apparaît en général dans les 3 à 5 jours, avec un résultat optimal au bout de 10 à 14 jours. Il dure entre 4 et 6 mois selon les patients.
Ce traitement est particulièrement recommandé en cas de ride dynamique, liée essentiellement à la contraction musculaire. Il est également utilisé en prévention chez les patients jeunes, pour empêcher que la ride ne s’installe.
Au-delà de la correction esthétique, la toxine botulique joue un rôle préventif lorsqu’elle est injectée chez des patients jeunes, généralement entre 25 et 35 ans. Chez ces patients, le froncement répété commence à modifier la peau, bien que la ride ne soit pas encore visible au repos.
Une injection de faibles doses permet alors de relâcher partiellement les muscles corrugateurs, sans figer le regard ni altérer l’expression. Ce traitement de prévention, souvent appelé « Baby Botox », retarde significativement l’apparition de la ride. Il est particulièrement prisé dans les approches modernes des actes médicaux à visée esthétique, axés sur la prévention plutôt que sur la correction.
Lorsque la ride du lion est devenue statique, c’est-à-dire visible même en l’absence de mouvement, le blocage musculaire par injection de Botox ne suffit plus. Dans ce cas, une injection d’acide hyaluronique peut être envisagée pour combler la cassure dermique et améliorer la qualité cutanée.
Ce traitement repose sur l’injection d’un gel plus ou moins fluide, en fonction de la profondeur de la ride. Il doit être réalisé avec une extrême prudence, car la glabelle est une zone anatomiquement à risque, richement vascularisée. L’indication doit donc être posée par un médecin expérimenté.
Dans la majorité des cas, l’acide hyaluronique est utilisé en complément du Botox, une fois que l’activité musculaire a été partiellement ou totalement neutralisée.
Pour les patients qui présentent une ride du lion peu marquée, mais une peau déshydratée, le traitement par Skinboosters peut s’avérer intéressant. Il s’agit d’une injection d’acide hyaluronique très faiblement réticulé, injecté en nappage dans le derme moyen, dans le but de restaurer l’hydratation de la peau, en améliorer l’élasticité et stimuler la production de collagène.
Ce traitement n’efface pas directement la ride du lion et n’intervient pas sur la contraction musculaire. Mais, il améliore la qualité de la peau dans la zone concernée et constitue un complément pertinent aux injections de toxine botulique. Il est souvent proposé en entretien entre deux séances de Botox, afin d’optimiser la qualité cutanée et de limiter l’apparition de nouvelles cassures.
Dans certains cas, notamment chez les patients présentant une ride du lion marquée associée à des signes de photovieillissement global, des techniques de régénération cutanée peuvent être proposées en complément. Les lasers fractionnés ou la radiofréquence fractionnée permettent de stimuler la synthèse de collagène et la réorganisation des fibres dermiques.
Ces traitements ne visent pas à paralyser les muscles, ni à combler un sillon, mais à renforcer la structure dermique affaiblie, à lisser la surface cutanée, et à réduire la profondeur des rides. Leur efficacité sur la ride du lion reste partielle, mais significative lorsqu’ils sont intégrés dans un plan de traitement combiné.
Ils nécessitent plusieurs séances, espacées de quelques semaines, et donnent des résultats progressifs sur plusieurs mois. Leur indication doit être soigneusement évaluée, notamment en fonction du phototype et de la tolérance cutanée.
Bien que largement utilisées, les crèmes anti-rides ne peuvent, à elles seules, effacer la ride du lion. Leur action est strictement superficielle, limitée à l’épiderme. Même les actifs les plus performants (rétinol, peptides, acide hyaluronique, niacinamide) ne peuvent pénétrer jusqu’au muscle, ni combler les cassures profondes.
En revanche, elles peuvent jouer un rôle d’entretien : maintenir une bonne hydratation, renforcer la barrière cutanée, améliorer la souplesse de la peau, et prolonger les effets des traitements médicaux. Elles sont utiles en prévention ou en accompagnement, mais ne constituent pas une alternative thérapeutique aux injections.
Si la ride du lion peut être efficacement atténuée par les traitements évoqués, il est tout aussi important de souligner les risques liés à une prise en charge non optimale. Une injection de Botox mal réalisée peut entraîner un affaissement du sourcil, un regard figé ou une asymétrie du visage. De même, l’injection d’acide hyaluronique dans la glabelle, lorsqu’elle n’est pas parfaitement maîtrisée, peut provoquer un relief inesthétique ou, plus grave encore, une occlusion vasculaire responsable de nécrose cutanée, voire de complications oculaires exceptionnelles comme la cécité.
Ces complications, bien que rares, justifient une exigence absolue dans le choix du médecin : seul un médecin expérimenté peut garantir un résultat à la fois esthétique, durable et sûr. Le traitement de la ride du lion ne doit jamais être envisagé comme un acte cosmétique léger, mais comme une procédure médicale.
La prise en charge des rides d’expression, dont la ride du lion constitue l’exemple le plus emblématique, évolue en permanence. De nouvelles approches émergent, telles que les toxines botuliques à action modérée, les comblements ultrafins utilisant des nanodoses, ou encore les technologies de stimulation électrique neuromusculaire.
Parallèlement, des essais cliniques explorent le développement de formes topiques de toxine botulique, qui pourraient, à terme, offrir une alternative non injectable pour le traitement des rides superficielles. Bien que ces solutions ne soient pas encore disponibles en pratique clinique, elles traduisent une volonté constante d’améliorer la tolérance, la sécurité et la naturalité des résultats dans cette zone particulièrement expressive.
Article rédigé par le Dr Romano Valeria
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