PEUT-ON FUMER APRÈS UNE INJECTION D’ACIDE HYALURONIQUE ?

Injections d’acide hyaluronique à Genève

L’acide hyaluronique s’est imposé comme l’un des traitements les plus prisés pour repulper, lisser et réhydrater la peau en profondeur. Mais si ses bénéfices sont bien connus, certaines habitudes de vie — dont le tabagisme — peuvent en compromettre les effets.

Fumer après une injection d’acide hyaluronique n’est pas anodin. Ce geste, souvent perçu comme inoffensif, peut non seulement altérer la qualité du résultat esthétique, mais aussi accélérer la dégradation du produit dans les tissus, fragiliser la peau, et nuire à la stabilité de l’injection.

Dans cet article, on vous explique en quoi le tabac interfère avec les injections d’acide hyaluronique, pourquoi il est déconseillé de fumer juste après une séance, et quels sont les impacts visibles à court et long terme.

Sommaire

Acide hyaluronique et tabac : deux logiques opposées

L’acide hyaluronique est un gel biocompatible, naturellement présent dans l’organisme. Son rôle est de retenir l’eau dans les tissus, garantir la souplesse et l’élasticité de la peau, et participer à son renouvellement. Injecté dans le derme, il agit comme une matrice hydratante, reconstituant les volumes, comblant les rides et revitalisant les zones fatiguées.

Le tabac, en revanche, est un vasoconstricteur puissant. Il rétrécit les vaisseaux sanguins, réduit l’oxygénation des tissus, freine la cicatrisation et altère la microcirculation. En fumant après une injection, on oppose donc un environnement biologique hostile à un produit conçu pour se stabiliser dans des conditions optimales.

Quels sont les effets du tabac sur les injections d’acide hyaluronique ?

  • Diminution de la longévité du produit : l’un des premiers effets du tabac est d’accélérer le métabolisme cutané. Or, l’acide hyaluronique est progressivement résorbé par l’organisme. En présence de toxines issues de la combustion du tabac, cette résorption peut être accélérée, ce qui diminue la durée d’efficacité du traitement. Autrement dit, fumer peut faire fondre le gel d’acide hyaluronique plus rapidement, obligeant à répéter les injections plus fréquemment que prévu.
  • Altération de l’intégration du gel : une injection bien réalisée repose non seulement sur la qualité du produit, mais aussi sur l’intégration harmonieuse du gel dans les tissus. En limitant l’oxygénation et en créant un stress oxydatif, la cigarette perturbe la phase de stabilisation post-injection. Cela peut entraîner une mauvaise répartition du produit, des irrégularités sous la peau, une asymétrie temporaire ou une inflammation persistante.
  • Risque accru d’effets secondaires : le tabac est reconnu pour freiner les mécanismes de réparation cutanée. Dans les jours qui suivent une injection, les tissus ont besoin de se refermer, de se rééquilibrer, et de se reconstruire. Le tabagisme augmente alors le risque d’ecchymoses plus marquées, de rougeurs prolongées, de petites inflammations locales.

Existe-t-il un délai à respecter avant de fumer ?

D’un point de vue médical, il est fortement recommandé d’éviter de fumer pendant les 24 à 48 heures suivant une injection d’acide hyaluronique. Ce délai permet aux tissus de se stabiliser sans stress oxydatif, à la microcirculation de reprendre un rythme normal, et à l’acide hyaluronique de s’intégrer.

Ce conseil vaut particulièrement pour les zones sensibles, comme les lèvres qui sont très vascularisées ; les cernes, où la peau est fine et fragile ; ou encore les sillons nasogéniens, zone très mobile.

Et chez les fumeurs réguliers ?

Pour les personnes fumeuses au long cours, le tabac exerce une action chronique sur la peau : teint terne, pores dilatés, micro-rides précoces, perte de densité… Ces signes sont souvent plus marqués, malgré les soins esthétiques.

Les injections d’acide hyaluronique peuvent les améliorer, mais elles ne pourront pas compenser totalement les effets délétères du tabac sur le long terme.

Par ailleurs, il est courant que les résultats soient moins homogènes, moins durables,et nécessitent des protocoles plus fréquents.

Dans ce contexte, un dialogue ouvert entre médecin et patient est essentiel pour adapter le traitement à la réalité cutanée.

Acide hyaluronique, tabac et vieillissement cutané

Il est également important de rappeler que le tabac est l’un des facteurs majeurs du vieillissement prématuré de la peau. Il casse les fibres de collagène, freine la production d’élastine, et affaiblit la fonction barrière de l’épiderme.

À long terme, cela signifie que les rides s’installent plus vite, la peau devient plus fine, plus sèche, et les effets des traitements esthétiques sont moins marqués, moins durables.

Peut-on faire des injections si l’on fume ?

Oui, il est tout à fait possible de bénéficier d’injections d’acide hyaluronique même en étant fumeur ou fumeuse. Cependant, le médecin prendra en compte cette donnée dans le choix du produit, du volume injecté et de la stratégie globale.
Il est aussi possible que le résultat soit moins durable ou nécessite un entretien plus fréquent. Des soins complémentaires peuvent être proposés afin d’optimiser la qualité de la peau et de prolonger les effets du traitement.

En résumé : fumer après une injection d’acide hyaluronique est-il risqué ?

Fumer après une injection d’acide hyaluronique n’est pas interdit, mais fortement déconseillé. Le tabac compromet la bonne vascularisation des tissus, augmente les risques de complications mineures comme les bleus, et réduit la durabilité du résultat. Pour garantir une intégration optimale du produit et un résultat esthétique de qualité, il est recommandé de suspendre la consommation de tabac pendant au moins 48 heures après la séance.

Chez les fumeurs réguliers, les injections restent possibles, mais les attentes doivent être ajustées.

Photo docteur Valeria Romano à Genève

Article rédigé par le Dr Romano Valeria

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