LES INJECTIONS DE TOXINE BOTULIQUE (BOTOX) SONT-ELLES EFFICACES POUR TRAITER LA RIDE DU LION ?

Combler la ride du lion par toxine botulique

La ride du lion — ce sillon vertical ou double situé entre les sourcils — figure parmi les préoccupations esthétiques les plus fréquentes du tiers supérieur du visage. Elle apparaît sous l’effet des contractions répétées des muscles corrugateurs et procerus, activés quotidiennement par les expressions de concentration, de contrariété ou de stress. À force de répétition, ces micro-contractions impriment progressivement leur marque dans la peau, jusqu’à créer une cassure persistante, visible même au repos.
Pour répondre à cette manifestation parfois précoce du vieillissement, les injections de toxine botulique de type A (plus connue sous son appellation Botox®) se sont imposées comme le traitement de première intention. Leur popularité grandissante tient à une double promesse : une efficacité rapide, objectivable dès les premiers jours, et un excellent niveau de sécurité lorsqu’elles sont pratiquées par un médecin expérimenté.
Reste une question essentielle : que peut-on réellement attendre de ce traitement ? Que disent les études cliniques, et que rapportent les patients dans leur expérience ? C’est à ces interrogations que ce texte entend répondre, en croisant la littérature scientifique, l’expertise médicale et l’observation pratique.

Sommaire

Comprendre l’origine musculaire de la ride du lion

La ride du lion ne résulte pas d’un relâchement cutané lié au vieillissement, mais d’une hyperactivité musculaire répétée. C’est une ride d’expression, dite dynamique. Elle apparaît sous l’effet des contractions régulières de la glabelle — cette zone située entre les sourcils — animée par des muscles puissants qui travaillent pour rapprocher les sourcils vers le centre et vers le bas. Ces mouvements traduisent souvent des émotions intenses : concentration, contrariété, stress.
Avec le temps, la répétition de ces contractions imprime sa marque dans le derme, jusqu’à former une cassure durable, visible même au repos. C’est pourquoi les crèmes ou les massages, dont l’action reste superficielle, n’ont qu’un effet limité : la cause se situe en profondeur, dans la dynamique musculaire.
La toxine botulique répond précisément à ce mécanisme. En inhibant temporairement la libération d’acétylcholine au niveau des jonctions neuromusculaires, elle bloque l’action des muscles responsables. Ce relâchement ciblé permet à la peau de se détendre progressivement, offrant une atténuation nette de la ride, tout en conservant la naturalité de l’expression.

Résultats : à quoi s’attendre après l’injection de Botox ?

L’efficacité du Botox dans la glabelle est considérée comme très élevée lorsqu’il est injecté avec précision. Les patients rapportent une amélioration visible dans les 3 à 7 jours suivant l’injection, avec un effet maximal atteint autour de deux semaines.
Cliniquement, les effets comprennent :

  • La disparition ou l’atténuation marquée de la ou des rides verticales de la glabelle.
  • Une relaxation perceptible du haut du visage.
  • Un regard plus ouvert, plus doux, moins sévère.
  • Une expression du visage plus neutre, souvent perçue comme plus reposée.

Dans la majorité des cas, la ride dynamique disparaît totalement, et la ride statique s’estompe partiellement, voire totalement si elle est encore peu marquée. Les résultats sont généralement reproductibles et peuvent être maintenus par des séances d’entretien espacées de 4 à 6 mois.

Données scientifiques sur l’efficacité du Botox dans la ride du lion

L’efficacité de la toxine botulique pour le traitement de la ride du lion a été démontrée par de nombreuses études cliniques randomisées et contrôlées. L’une des plus citées, publiée dans le Journal of the American Academy of Dermatology, montre que plus de 85 % des patients ayant reçu une injection de Botox dans la glabelle constatent une amélioration significative de la sévérité des rides, avec un niveau de satisfaction élevé, y compris six mois après le traitement.
Les essais multicentriques menés dans le cadre de l’AMM européenne et américaine ont également validé l’usage du Botox dans cette indication spécifique, sur la base de critères stricts : réduction clinique des rides dynamiques, sécurité à court et moyen terme, et reproductibilité des résultats.
Les outils utilisés dans ces études (comme la Glabellar Line Severity Scale, une échelle visuelle validée) confirment une diminution significative des rides dans les deux premières semaines suivant l’injection, avec un effet mesurable dans 90 % des cas.

Durabilité du résultat : quelle efficacité dans le temps ?

L’action du Botox est temporaire mais prolongée. En moyenne, ses effets durent de 4 à 6 mois, selon la force musculaire de départ, la fréquence des expressions faciales et les caractéristiques propres à chaque individu. Au fil des séances, on constate souvent une amélioration durable de la ride, même lorsque l’effet pharmacologique s’estompe, grâce à la diminution progressive de l’activité musculaire dans la zone traitée.
Chez certains patients, notamment les plus jeunes ou ceux dont la musculature est modérément sollicitée, une seule injection suffit à lisser la glabelle pendant plusieurs mois sans qu’une retouche soit nécessaire. À l’inverse, les patients plus expressifs ou présentant des rides déjà profondes tirent bénéfice d’une retouche à 15 jours, suivie de séances d’entretien semestrielles.
Il convient de rappeler que le Botox n’agit pas de façon définitive : son efficacité n’est pas curative. Utilisé régulièrement, il permet néanmoins de ralentir l’aggravation des rides dynamiques et, dans certains cas, d’en prévenir l’apparition.

Rides profondes ou installées : le Botox reste-t-il efficace ?

Lorsque la ride du lion devient visible au repos, elle ne traduit plus seulement une expression, mais modifie le derme. Dans ce cas, la toxine botulique reste le traitement de référence, car elle agit directement sur le mécanisme en cause : la contraction musculaire répétée. Elle permet ainsi de stabiliser la ride et de détendre la zone concernée.
Lorsque la cassure cutanée est prononcée, un comblement par acide hyaluronique peut être associé. L’action combinée des deux traitements optimise les résultats : la toxine botulique cible la cause fonctionnelle, tandis que l’acide hyaluronique corrige la conséquence structurelle.
Ainsi, même lorsqu’elle paraît installée de façon permanente, le traitement de la la ride du lion relève toujours en première intention de la toxine botulique. Son action ciblée, réversible et parfaitement tolérée en fait un outil central dans la prise en charge des rides d’expression.

Résultat naturel ou visage figé ?

L’un des grands avantages du Botox dans la zone de la glabelle (entre les sourcils) est qu’il permet d’obtenir un résultat visible sans figer le visage. Lorsqu’il est bien dosé et injecté avec précision, il détend la zone sans bloquer les expressions naturelles. Le regard reste vivant, les sourcils conservent leur mobilité, et l’expressivité du visage est respectée.
Les études montrent que les effets secondaires sont très rares, surtout lorsque le traitement est réalisé par un médecin expérimenté. Les résultats trop figés ou artificiels sont exceptionnels dans ce contexte. L’efficacité du Botox ne dépend pas d’une quantité importante de produit, mais plutôt de la connaissance précise de l’anatomie du visage et du respect de la dynamique musculaire.

Photo docteur Valeria Romano à Genève

Article rédigé par le Dr Romano Valeria

PARTAGER CET ARTICLE SUR

LinkedIn