Accueil » Infographie » Quelles précautions avant une séance de comblement des rides ?
Le comblement des rides par injection d’acide hyaluronique est aujourd’hui l’un des actes les plus réalisés en médecine à visée esthétique. Il s’agit d’une technique non invasive, rapide, efficace et bien tolérée, permettant de restaurer les volumes, de traiter les rides et de redonner au visage un aspect plus reposé, sans transformation visible.
Cependant, pour garantir la sécurité de l’acte et la qualité du résultat, certaines précautions préalables doivent être respectées.
Le comblement des rides repose sur l’injection d’acide hyaluronique, un composant naturellement présent dans la peau, dont la concentration diminue avec l’âge. Il est utilisé sous forme de gel, plus ou moins dense selon l’indication, pour combler un sillon, lisser une ride statique, réhydrater en profondeur, restaurer les volumes perdus (pommettes, menton, tempes).
L’acte est rapide (15 à 30 minutes) mais jamais anodin. Il nécessite une évaluation précise de la zone à traiter, une connaissance approfondie de l’anatomie du visage, et un respect strict des contre-indications.
Avant toute injection, certaines règles de prudence sont indispensables pour minimiser les risques, éviter les effets secondaires et optimiser la durabilité du résultat.
Avant toute séance de comblement des rides, un entretien médical approfondi est impératif. Il ne s’agit pas d’une formalité administrative, mais d’un temps de diagnostic essentiel, au cours duquel les antécédents médicaux sont revus (pathologies, traitements, allergies), les contre-indications absolues ou relatives sont identifiées, la demande esthétique est analysée de façon réaliste, un plan de traitement personnalisé est établi.
Cette consultation permet également d’expliquer le protocole, les suites possibles et les alternatives, en toute transparence. L’information éclairée est une exigence éthique, cette étape renforce la confiance et sécurise la démarche.
Certaines substances, bien qu’en apparence anodines, peuvent augmenter le risque d’hématome, de saignement ou d’inflammation locale après injection. Il est donc recommandé, sauf indication contraire, de suspendre :
Le tabac, s’il ne constitue pas une contre-indication absolue, altère la cicatrisation et favorise les phénomènes inflammatoires. Il est donc préférable d’en réduire la consommation dans les jours qui précèdent l’acte.
Enfin, une hydratation correcte, une alimentation équilibrée et un sommeil de qualité contribuent à préparer la peau et optimiser la récupération après l’injection.
Certaines patientes présentent une réactivité accrue de leur peau selon leur état hormonal ou émotionnel. Il est donc conseillé, si possible d’éviter les injections pendant la période de règles (risque augmenté de sensibilité, d’œdème ou d’ecchymoses), de reporter la séance en cas de fatigue importante ou de stress aigu, d’anticiper les événements sociaux ou professionnels importants, idéalement, l’injection doit être réalisée 5 à 7 jours avant tout évènement où un hématome, un œdème ou une rougeur seraient gênants (réunion, mariage, départ en voyage…).
L’objectif n’est pas d’alourdir les contraintes, mais de permettre à la peau de récupérer dans les meilleures conditions, et au patient(e) de vivre l’acte avec sérénité.
Avant une injection, il est important de préparer la peau et d’éviter certains soins ou interventions. Dans les jours qui précèdent, les traitements abrasifs ou chauffants tels que les gommages, le sauna ou la microdermabrasion sont déconseillés, car ils fragilisent la peau. Les massages vigoureux sur les zones à traiter doivent également être évités. De plus, tout acte dentaire invasif, comme un détartrage, un soin de carie ou la pose d’un implant, peut augmenter le risque d’inflammation croisée et ne devrait pas être pratiqué dans les deux jours précédant une injection réalisée autour de la bouche.
Il est également essentiel de signaler au médecin tout traitement antibiotique ou antiviral en cours. Dans certains cas, la séance devra être reportée, notamment chez les personnes sujettes aux poussées d’herpès, afin de garantir la sécurité et l’efficacité du traitement.
Quelques jours avant une injection d’acide hyaluronique, la qualité et la stabilité de la peau jouent un rôle non négligeable dans la sécurité et la tolérance de l’acte. En effet, une barrière cutanée fragilisée peut augmenter le risque d’effets secondaires — notamment inflammation, irritation, inconfort post-injection, voire complications plus rares comme l’apparition d’un nodule retardé.
Il est donc recommandé, dans les 4 à 5 jours précédant le traitement, d’éviter :
Ces pratiques, bien que perçues comme “nettoyantes” ou “revitalisantes”, perturbent souvent le film hydrolipidique protecteur de la peau et altèrent le microbiote cutané, écosystème bactérien indispensable à la santé locale. Une altération transitoire de ce microbiote peut favoriser, dans certains cas, une réaction inflammatoire après l’injection, voire des complications comme la formation de biofilms infectieux retardés — rares, mais bien décrits.
Par conséquent, il est conseillé d’adopter une routine cosmétique douce, non irritante, centrée sur un nettoyage sans tensioactifs agressifs (type syndets) ; une hydratation physiologique, avec des produits non occlusifs et non comédogènes ; une protection solaire quotidienne.
Avant une nouvelle injection, il est important de connaître l’historique esthétique du patient, notamment : la nature des produits injectés auparavant (acide hyaluronique, inducteurs de collagène, produits non résorbables) ; la date du dernier acte ; l’évolution du résultat, et toute réaction anormale (nodules, inflammations, asymétrie).
Si un produit non résorbable (type silicone ou polyacrylamide) a été injecté par le passé — même à l’étranger —, il est impératif de le signaler, car au niveau de ces zones il est contre-indiqué d’injecter.
Une documentation photographique est systématiquement réalisée avant l’acte. Elle permet de conserver une trace médicale objective, d’évaluer les asymétries préexistantes, d’ajuster le volume et la profondeur des injections, et de suivre dans le temps l’évolution du résultat.
Un plan de traitement personnalisé est établi, précisant les zones à traiter, les types d’acide hyaluronique utilisés (densité, réticulation), les quantités prévues, la possibilité d’une retouche à 15 jours, si nécessaire.
Certaines patientes ou certains patients présentent un terrain médical particulier qui nécessite une vigilance accrue avant toute injection d’acide hyaluronique. Ces situations ne représentent pas toujours des contre-indications formelles, mais elles imposent parfois une adaptation du protocole, voire un report temporaire de la séance.
Les profils à risque sont notamment :
Patients atteints de maladies auto-immunes : des pathologies comme le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la thyroïdite de Hashimoto ou encore la sclérodermie ne constituent pas une contre-indication absolue. Toutefois, elles exigent une évaluation rigoureuse de la stabilité de la maladie, du traitement immunosuppresseur en cours et de l’évolution récente des symptômes. Aucune injection ne doit être réalisée en période de poussée inflammatoire, de changement thérapeutique récent ou lorsque la maladie est instable. Dans les cas bien équilibrés, avec un traitement efficace et stabilisé, l’acte peut être envisagé avec prudence, en privilégiant les produits les plus sûrs, en limitant le nombre de zones traitées et en assurant un suivi attentif. Le docteur Romano, pour sa part, ne pratique pas d’injection chez les patients présentant un terrain auto-immun.
Patients sous anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires : certains traitements, comme l’aspirine au long cours, le Plavix®, le Xarelto® ou l’Eliquis®, augmentent le risque d’ecchymoses ou d’hématomes après une injection, en particulier dans les zones riches en vaisseaux tels que la vallée des larmes ou la lèvre supérieure. Ces patients doivent bénéficier d’un bilan de risque personnalisé, sans jamais interrompre leur traitement sans avis de leur médecin traitant ou cardiologue. Dans certains cas, une fenêtre thérapeutique peut être discutée. Un ajustement technique, comme l’usage de micro-canules, une injection plus superficielle, permet aussi de réduire le risque hémorragique.
Patients ayant des antécédents de complication esthétique : lorsqu’un patient a déjà présenté une réaction allergique retardée à un produit injecté, un nodule inflammatoire, une infection post-injection ou une asymétrie difficile à corriger, une analyse approfondie de la fiche de traçabilité des produits utilisés est indispensable. Une discussion éclairée sur les bénéfices et les risques doit être menée, et dans certains cas, un test cutané ou une injection d’essai à très faible dose peut être proposée.
Article rédigé par le Dr Romano Valeria
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