Accueil » Infographie » Skinboosters : peuvent-ils être utilisés sous les yeux ?
Le contour de l’œil est l’une des zones les plus sensibles du visage, et souvent la première à trahir la fatigue ou les signes du temps.
Cernes creux, peau fine, ridules, perte d’éclat ou de densité, rides de la patte d’oie, paupières fripées : il s’agit d’une région complexe à traiter, car les solutions doivent être sûres et parfaitement maitrisées.
Dans ce contexte, de nombreux patients s’interrogent : peut-on injecter des Skinboosters sous les yeux ? Est-ce sans danger ? Est-ce efficace ? Et surtout : est-ce préférable à une injection d’acide hyaluronique classique ?
S’il est tentant de vouloir profiter des bienfaits d’un Skinbooster pour lisser les ridules et améliorer la qualité cutanée, cette technique n’est ni recommandée, ni adapté à l’anatomie orbitaire.
Contrairement à certaines idées reçues, les Skinboosters ne doivent pas être injectés sous les yeux.
Le contour de l’œil est l’une des régions les plus complexes à traiter en médecine à visée esthétique. La peau est extrêmement fine — quatre à cinq fois plus que sur le reste du visage — peu vascularisée, et naturellement sujette à la rétention d’eau.
Sa structure anatomique spécifique, marquée par une forte activité musculaire et une forte mobilité, rend cette zone particulièrement sensible aux excès de produit.
Mal dosée ou mal placée, une injection peut entraîner de petites irrégularités visibles sous la peau (effet granuleux ou “billes”), un reflet bleuté sous-cutané connu sous le nom d’effet Tyndall, ou encore des œdèmes persistants, difficiles à corriger.
Pour cette raison, toutes les techniques d’injection ne sont ni adaptées, ni recommandées pour cette zone. Seuls des produits extrêmement denses et peu hydrophiles peuvent être utilisés — à condition qu’ils soient injectés avec une précision absolue, par un médecin formé spécifiquement à l’anatomie orbitaire.
Les Skinboosters sont conçus pour être injectés dans le derme superficiel à moyen. Ils sont très fluides, hautement hydrophiles (attirent l’eau) et diffusent largement dans les tissus. Ces caractéristiques le rendent parfaitement adaptés aux zones comme les joues, le front, le cou ou le décolleté, où ils peuvent hydrater la peau en profondeur et lisser les ridules.
Sous les yeux en revanche, ces mêmes caractéristiques posent problème. La peau y est extrêmement fine, peu vascularisée et particulièrement sensible à la rétention d’eau. Une injection intradermique dans cette région peut entraîner des œdèmes persistants et difficiles à résorber. La diffusion incontrôlée du produit peut également provoquer un effet Tyndall, donnant à la peau une coloration bleutée peu esthétique. Enfin, la finesse du tissu associée à l’activité musculaire locale favorise la formation de petites irrégularités visibles, voire de nodules perceptibles au toucher.
En résumé, les Skinboosters sont trop hydrophiles, trop fluides (ce qui expose à un risque de migration dans la zone orbitaire) et injectés dans un plan tissulaire trop superficiel pour être compatibles avec la zone délicate du contour des yeux.
Les Skinboosters ne sont pas indiqués sous les yeux, car cette région du visage présente des caractéristiques très spécifiques. Les cernes creusés nécessitent l’utilisation d’acides hyaluroniques plus denses et moins hydrophiles. Les poches graisseuses ou les œdèmes chroniques contre-indiquent également ce type de produit. De même, la présence de dermatoses actives sur la zone, un besoin de densification cutanée des paupières, ou encore la prise en charge des rides palpébrales exigent d’autres approches. Enfin, en cas de troubles de la circulation lymphatique, les Skinboosters ne constituent pas une solution adaptée.
L’évaluation clinique reste donc indispensable pour déterminer la bonne indication. Un produit mal choisi ou mal positionné dans cette zone délicate causera des effets secondaires.
Pour traiter les ridules fines du contour de l’œil, plusieurs solutions s’avèrent plus sûres et plus efficaces que le Skinbooster. Chacune d’elles possède ses propres indications et doit être adaptée au profil du patient.
Le peeling moyen (type TCA) : en stimulant le renouvellement cellulaire et la production de collagène, il permet d’atténuer les ridules et d’améliorer la texture cutanée. Ce traitement est particulièrement adapté à la délicatesse de la peau du contour de l’œil. Sa réalisation, délicate sur le plan technique, doit impérativement être confiée à un médecin expérimenté et il n’est pas recommandé pour les peaux trop foncées.
Le laser ablatif fractionné : reconnu comme une référence en dermatologie esthétique, il agit par un véritable resurfaçage cutané et stimule la régénération des couches profondes du derme. Les résultats, progressifs, se traduisent par une amélioration notable de la qualité cutanée : la peau se retend, se densifie, retrouve son éclat et sa vitalité. Ce traitement est particulièrement indiqué pour atténuer les ridules de la paupière inférieure.
L’injection d acide hyaluronique classique : lorsqu’il s’agit de corriger un cerne creux, elle constitue la solution de première intention. La réussite de ce geste repose sur un principe fondamental : choisir un produit faiblement hydrophile, dont la viscosité correspond parfaitement à la finesse de la peau de la zone orbitaire, et l’injecter en profondeur, au contact de l’ os. Cette technique exige une maîtrise anatomique parfaite, une sélection minutieuse du produit et l’expérience d’un médecin qualifié, capable d’assurer un résultat harmonieux et sécurisé.
Le Skinbooster n’est pas indiqué pour les injections sous les yeux. Ce n’est pas la qualité du produit qui est en cause, mais bien ses caractéristiques intrinsèques. Sa forte hydrophilie, sa grande fluidité et son mode d’injection (injection superficielle dans le derme) ne correspondent pas à la physiologie très particulière de cette zone, où la peau est fine, fragile et particulièrement sensible aux phénomènes de rétention d’eau.
Le traitement du contour de l’œil requiert donc une approche spécifique, prudente et parfaitement adaptée à chaque patient. Plusieurs techniques peuvent être envisagées selon le cas : un peeling doux pour améliorer la densité et l’éclat de la peau, un laser pour lisser la surface cutanée, ou encore l’acide hyaluronique, choisi dans une forme dense et peu hydrophile, capable de combler avec naturel les cernes creusés. Ces alternatives offrent des résultats visibles, harmonieux et durables, à condition d’être employées avec discernement et savoir-faire par un médecin expérimenté.
Article rédigé par le Dr Romano Valeria
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