QUI NE DEVRAIT PAS RECEVOIR DE BOTOX ?

Injection de toxine botulique en Suisse

La toxine botulique (ou Botox) est un traitement qui rajeunit subtilement, sans modifier l’identité du patient. Utilisée depuis plus de vingt ans, elle bénéficie d’un excellent profil de sécurité, lorsque le geste est réalisé dans des conditions rigoureuses par un médecin expérimenté.

Cependant, comme tout acte médical, les injections de Botox ne conviennent pas à tout le monde. Certaines situations médicales, physiologiques ou contextuelles constituent de véritables contre-indications, qu’il est essentiel de connaître et de respecter.

Voici un tour d’horizon des personnes chez qui le Botox ne doit pas être injecté, ainsi que les cas dans lesquels la prudence s’impose.

Sommaire

Les contre-indications absolues : quand le Botox est formellement déconseillé

Certaines situations médicales rendent l’injection de toxine botulique contre-indiquée, en raison de risques avérés pour la santé ou d’une absence de données de sécurité suffisantes.

  • La grossesse et l’allaitement : par principe de précaution, les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas recevoir d’injection de Botox, même si aucun effet indésirable n’a été formellement documenté chez l’humain. Les essais cliniques sur cette population sont inexistants, et toute injection dans ce contexte serait contraire aux recommandations internationales. Le traitement peut être envisagé à la fin de l’allaitement.
  • Certaines maladies neuromusculaires : les patients atteints de troubles neuromusculaires tels que :la myasthénie, le syndrome de Lambert-Eaton ou certaines formes de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ne doivent pas recevoir de toxine botulique. Ces pathologies touchent directement la jonction neuromusculaire, là où le Botox agit. L’injection pourrait aggraver la faiblesse musculaire, perturber la transmission nerveuse et mettre en danger la santé du patient. Toute pathologie neurologique, ou qui peut avoir une atteinte neurologique, est une contre-indication à l’injection de Botox.
  • Allergie connue à la toxine botulique ou à ses excipients : bien que les allergies à la toxine botulique soient extrêmement rares, elles constituent une contre-indication absolue. Il en va de même pour les personnes présentant une hypersensibilité aux protéines de albumine (donc à l’œuf) qui lie le Botox dans la formulation fournie par le laboratoire.

Les contre-indications relatives : quand il faut différer ou adapter le traitement

Certaines situations ne constituent pas un interdiction, mais imposent de reporter l’injection ou de la pratiquer avec prudence.

  • Infections ou lésions cutanées sur la zone à traiter : un herpès actif, une dermatite, un furoncle ou toute lésion inflammatoire ou infectieuse au niveau du site d’injection doivent amener à reporter l’injection.
    Injecter dans une zone enflammée pourrait favoriser la propagation de l’infection, altérer la diffusion de la toxine ou compliquer la cicatrisation. À la disparition de la lésion ou de l’inflammation, le traitement peut être reprogrammé sans difficulté.
  • Prise de certains médicaments : des précautions sont nécessaires si le patient prend des anticoagulants (aspirine, héparine, warfarine) : le risque de bleus post-injection est augmenté, mais l’injection reste possible avec des aiguilles fines et un geste précautionneux, ou des aminosides (certains antibiotiques) ou curarisants, qui peuvent interagir avec la toxine et modifier sa diffusion et sa puissance.
  • Il convient toujours d’établir un bilan médical complet et de signaler tout traitement en cours au médecin.
  • Troubles psychiatriques ou attentes irréalistes : le Botox n’est pas indiqué chez des patients présentant des troubles psychiatriques non stabilisés, ou des troubles de la perception de soi (comme la dysmorphophobie).
    Une attente irréaliste du résultat, une obsession sur un détail du visage, ou une instabilité émotionnelle peuvent conduire à une insatisfaction chronique, quel que soit le résultat obtenu.
    Dans ces cas, un entretien approfondi et, si nécessaire, une orientation psychologique doivent précéder toute prise en charge esthétique.

Qu’en est-il des antécédents d’injections multiples ?

Il arrive que certains patients, après de nombreuses années de traitement, développent une résistance au Botox, due à la formation d’anticorps neutralisants.
Ce phénomène, bien que rare, peut réduire l’efficacité du produit, sans pour autant provoquer de réaction indésirable.

Dans ce cas, le médecin pourra envisager :

  • un changement de marque (certains laboratoires utilisent des formulations différentes),
  • ou une pause thérapeutique pour permettre à l’organisme de “revenir à zéro”.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une contre-indication, mais plutôt d’un cas particulier à gérer de manière personnalisée.

Peut-on être trop jeune ou trop âgé pour recevoir du Botox ?

  • Le Botox n’est jamais administré chez les mineurs à des fins esthétiques.
  • Chez les patients très jeunes (moins de 25 ans), il peut être proposé dans certains cas précis (prévention, hyperactivité musculaire), mais jamais à but de transformation.
  • Chez les patients plus âgés, après les . ans le laboratoire fabricant déconseille l’injection de Botox.

Conclusion

Le Botox est un acte médical aux résultats remarquables lorsqu’il est bien indiqué et correctement réalisé. Mais il n’est pas destiné à tout le monde, et certaines situations médicales ou physiologiques nécessitent prudence ou abstention.

Le rôle du médecin ne se limite pas à l’injecter. Il commence par écouter, interroger, observer, poser un diagnostic médical et évaluer la faisabilité du traitement. C’est cette attitude qui garantit non seulement la sécurité du patient, mais aussi la qualité du résultat.

Photo docteur Valeria Romano à Genève

Article rédigé par le Dr Romano Valeria

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