COMMENT FONCTIONNE LE COMBLEMENT DE LA VALLÉE DES LARMES PAR ACIDE HYALURONIQUE ?

Comblement vallée des larmes par acide hyaluronique

Le regard est l’une des premières zones du visage à révéler la fatigue ou le relâchement cutané. La vallée des larmes, ce creux anatomique situé entre le coin interne de l’œil et la pommette, devient progressivement plus visible avec l’âge. Le comblement de la vallée des larmes par acide hyaluronique est une réponse ciblée et efficace à cette demande fréquente.
Mais comment cette technique fonctionne-t-elle exactement ? Sur quels mécanismes repose son efficacité ? Quelle est la logique médicale derrière ce traitement ? Cette page apporte des explications claires et détaillées.

Sommaire

Qu’est-ce que la vallée des larmes et pourquoi se creuse-t-elle ?

La vallée des larmes correspond à un sillon naturel qui part du coin interne de l’œil et descend légèrement en diagonale vers la joue. Chez certaines personnes, elle est présente dès le plus jeune âge. Chez d’autres, elle s’installe progressivement avec le temps.
Le creusement est dû à plusieurs facteurs :

  • Une fonte de la graisse sous-cutanée, qui soutient normalement cette zone.
  • Un relâchement des ligaments et des tissus profonds.
  • Une perte d’élasticité et d’épaisseur cutanée.
  • Une éventuelle résorption osseuse au niveau du rebord orbitaire.

Le résultat est une ombre permanente sous l’œil, qui donne au regard un aspect triste ou fatigué, même lorsque la personne est en pleine forme. C’est précisément ce creux que l’on cherche à corriger avec l’acide hyaluronique.

Quel est le principe du comblement par acide hyaluronique ?

Le comblement repose sur une logique simple : remplacer le volume perdu en injectant dans la vallée des larmes une petite quantité d’acide hyaluronique, une substance naturellement présente dans l’organisme.
L’acide hyaluronique utilisé est un gel viscoélastique, spécialement formulé pour cette zone délicate du visage. Son rôle est de remplir doucement le creux, de lisser la transition entre l’œil et la joue, et de réduire l’ombre causée par la vallée des larmes.
Contrairement à d’autres zones du visage, l’objectif ici n’est pas d’ajouter du volume, mais plutôt de rééquilibrer en douceur, avec une correction légère, discrète et naturelle.

Comment se déroule l’injection ?

L’injection est réalisée au cabinet, après une consultation médicale. Le médecin prend le temps d’évaluer l’anatomie du visage, la profondeur du creux, la qualité de la peau, ainsi que la présence éventuelle de cernes, d’asymétries ou de poches sous les yeux.
L’injection elle-même dure entre 15 et 30 minutes. Elle peut être réalisée soit avec une aiguille très fine, soit avec une micro-canule, en fonction de la technique du médecin et des spécificités de la zone à traiter. Le but est de déposer le produit en profondeur, au niveau de l’os ou au contact des ligaments, avec beaucoup de précision, pour éviter tout excès et obtenir un résultat naturel. Le volume injecté reste toujours faible et réparti par petites touches, afin de respecter l’expression du regard.
Le geste est généralement peu douloureux, ne nécessite pas d’anesthésie particulière, et n’entraîne pas d’éviction sociale. Dans certains cas, un léger gonflement ou un petit bleu peuvent apparaître, mais ces effets secondaires sont transitoires et disparaissent en quelques jours.

Quel type d’acide hyaluronique est utilisé pour cette zone ?

Le choix du produit injecté joue un rôle essentiel. La vallée des larmes est une zone particulièrement délicate : la peau est fine, très vascularisée, et sensible aux variations d’hydratation comme à la pression. L’acide hyaluronique utilisé doit donc répondre à des critères très précis. Il doit être peu réticulé pour s’intégrer en douceur dans les tissus, peu hydrophile pour éviter tout gonflement ou reflet bleuté (appelé effet Tyndall), et suffisamment malléable pour offrir un résultat homogène, sans irrégularités. À cela s’ajoute bien sûr l’exigence de sécurité, avec des produits traçables, certifiés et conformes aux normes suisses.
Parmi les références les plus souvent utilisées pour cette zone, on retrouve notamment Teosyal Redensity II®, Juvéderm Volbella® , Restylane Lyft® ou Restylane Volyme®. Ces gels ont été spécifiquement formulés pour le traitement de la région infra-orbitaire et offrent un bon compromis entre finesse, tolérance et tenue dans le temps.

Pourquoi utilise-t-on l’acide hyaluronique pour traiter la vallée des larmes ?

L’acide hyaluronique s’impose aujourd’hui comme le produit de référence pour le traitement de la vallée des larmes, et ce pour plusieurs raisons évidentes. Naturellement présent dans l’organisme – notamment au niveau cutané –, il joue un rôle clé dans l’hydratation et la structuration des tissus. Utilisé en injection, il permet de restaurer subtilement les volumes perdus sans alourdir ni figer les expressions.
Au niveau de la vallée des larmes, l’objectif n’est pas de « remplir », mais bien de recréer une transition douce et naturelle entre la paupière inférieure et la joue. L’acide hyaluronique s’y prête idéalement grâce à sa souplesse, sa capacité de modulation et la possibilité de l’utiliser en quantités très précises.
Autre atout majeur : son caractère réversible. En cas de résultat insatisfaisant, une simple injection de hyaluronidase permet de le dissoudre, offrant ainsi un haut niveau de sécurité pour le patient comme pour le médecin. Ces qualités expliquent pourquoi ce produit, lorsqu’il est utilisé avec précision et discernement, est devenu un outil incontournable dans la prise en charge esthétique de cette région du visage.

Ce que le comblement permet… et ce qu’il ne permet pas

L’injection d’acide hyaluronique dans la vallée des larmes donne des très bons résultats quand l’indication est bien posée. Elle permet d’atténuer un creux visible, souvent responsable d’un regard triste ou fatigué, même chez des patients qui ne sont pas fatigués. En rétablissant un léger soutien sous la paupière inférieure, le regard gagne en douceur et en luminosité. L’objectif n’est pas de transformer le visage, mais de lui redonner un certain équilibre, en corrigeant ce petit effondrement entre l’œil et la pommette. Il est également important de savoir ce que ce traitement ne fait pas. Il ne traite pas les poches graisseuses, qui relèvent d’une approche souvent chirurgicale. Il ne corrige pas non plus les cernes pigmentaires ou vasculaires, ni le relâchement cutané. Dans ces cas-là, un protocole combiné est souvent nécessaire, associant par exemple des soins de la peau, des lasers, ou d’autres techniques.  

Ce qu’on corrige vraiment : une ombre, pas un volume

On parle souvent de « comblement », mais ce terme peut prêter à confusion. Dans le cas de la vallée des larmes, il ne s’agit pas de gonfler ou de remplir une zone comme on le ferait pour une pommette ou un sillon nasogénien. Ce que l’on cherche à corriger, avant tout, c’est une ombre. Cette zone du visage est marquée par une cassure de la lumière : le creux crée une ligne sombre qui donne immédiatement un air fatigué, même si le volume perdu est parfois minime. L’effet visuel est bien plus important que la profondeur réelle du creux. Le rôle de l’acide hyaluronique est donc d’adoucir cette transition, de « casser l’ombre » sans modifier les volumes apparents. On ne cherche pas à transformer les traits, mais à flouter une zone de rupture. C’est ce travail de lumière, plus que de matière, qui redonne au regard son éclat et sa fraîcheur. C’est aussi ce qui explique pourquoi cette zone demande autant de maîtrise technique et d’expérience : il ne faut ni trop corriger, ni injecter dans mauvais plan, sous peine de créer un résultat peu naturel.

Pourquoi la technique compte autant que le produit ?

On pourrait penser qu’un bon produit suffit à garantir un bon résultat. Pourtant, dans le traitement de la vallée des larmes, la réussite repose avant tout sur la maîtrise du geste technique. Il s’agit d’une zone anatomiquement complexe : peu profonde, étroite, et traversée par de nombreux vaisseaux sanguins et nerfs. Une injection trop superficielle ou mal réalisée peut provoquer un gonflement peu esthétique, une irrégularité, ou même un effet bleuté persistant. Le médecin doit donc adapter la technique à chaque patient : choix de l’aiguille ou de la canule, plan d’injection plus ou moins profond, quantité injectée. Dans la plupart des cas, on privilégie des petites doses réparties avec soin, de manière à laisser le produit se fondre naturellement dans les tissus. Cette approche progressive, sur-mesure, est souvent la clé d’un regard plus ouvert et lumineux. C’est là qu’on reconnaît l’expérience du médecin : dans sa capacité à doser, à observer, et à respecter la dynamique naturelle du visage.

Photo docteur Valeria Romano à Genève

Article rédigé par le Dr Romano Valeria

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