Accueil » Infographie » Qui peut injecter de l’acide hyaluronique en Suisse ?
Les injections d’acide hyaluronique sont devenues l’un des traitements les plus demandés en médecine à visée esthétique.
Plébiscitées pour leur efficacité, leur résultat naturel et réversible, elles séduisent une large patientèle désireuse de corriger des rides, restaurer des volumes ou améliorer la qualité de la peau. Mais leur popularité croissante soulève une question essentielle : à qui peut-on légalement confier ce type d’injection en Suisse ?
La réponse, claire mais souvent mal connue du grand public, repose sur un cadre légal strict, destiné à garantir la sécurité du patient. Car si ce geste peut sembler anodin pour sa rapidité, il n’en reste pas moins un acte médical à part entière, impliquant à la fois une technique rigoureuse et une connaissance fine de l’anatomie du visage.
En Suisse, les injections d’acide hyaluronique sont régies par la Loi fédérale sur les produits thérapeutiques (LPTh) et par l’Ordonnance sur les dispositifs médicaux (ODim). Ces textes considèrent que toute administration sous-cutanée de substances, y compris d’acide hyaluronique, relève de la compétence des médecins.
Cela signifie que, pour pouvoir injecter légalement de l’acide hyaluronique, le praticien doit impérativement être médecin diplômé, ou infirmier·ère spécialisé·e, agissant sous la supervision directe d’un médecin présent sur place.
En dehors de ce cadre, l’acte est illégal, et son exécution expose à des risques pour la santé du patient, ainsi qu’à des poursuites judiciaires pour le praticien non habilité.
Selon les autorités suisses (cantons, Swissmedic), toute injection intradermique ou sous-cutanée de produits comme l’acide hyaluronique est classée comme acte médical, car elle pénètre la barrière cutanée ; modifie l’apparence et la structure du visage ou du corps ; comporte des risques de complications (hématome, mauvaise injection, infection, nécrose).
En Suisse, les actes esthétiques tels que les injections d’acide hyaluronique connaissent un développement rapide. Cependant, ils restent des gestes médicaux à part entière et doivent être encadrés par une réglementation stricte. Il est donc important de savoir à quels professionnels faire confiance.
Les médecins sont les seuls praticiens pleinement autorisés à réaliser des injections de manière autonome. Les médecins formés à ces techniques possèdent une connaissance approfondie de l’anatomie du visage, la capacité d’évaluer les indications et contre-indications, ainsi qu’une maîtrise technique garantissant un résultat harmonieux et sûr.
Les infirmiers formés peuvent, dans certains cas, participer à ces soins, mais uniquement sous la supervision directe d’un médecin et au sein d’un cabinet ou centre médical agréé. Ils doivent suivre une formation complémentaire spécifique. En aucun cas, un infirmier ne peut injecter seul ni exercer dans un salon de beauté ou un institut sans encadrement médical.
Certaines personnes non formées ou non autorisées proposent aujourd’hui des injections à domicile, dans des instituts suite à de la publicité sur les réseaux sociaux. Ces pratiques, souvent séduisantes par leur accessibilité ou leurs prix attractifs, sont pourtant strictement interdites en Suisse.
Les esthéticiennes, coiffeurs, influenceurs ou tout autre non-médecin ne sont en aucun cas autorisés à injecter de l’acide hyaluronique. Même si elle possède une formation en cosmétique, une esthéticienne ne peut pas pratiquer ce type d’acte. Aucune formation privée ou délivrée à l’étranger ne permet d’obtenir une autorisation d’injection en Suisse. L’utilisation d’appareils sans aiguille, comme le Hyaluron Pen, est également considérée comme une injection et reste un acte médical.
Ces restrictions existent pour des raisons de sécurité. Une injection mal réalisée peut entraîner de graves complications : nécrose cutanée (destruction des tissus), cécité, occlusion vasculaire si le produit est injecté dans un vaisseau, effet Tyndall (reflet bleuté sous la peau) ou encore infections locales parfois sévères.
Les actes de médecine à visée esthétique ne sont jamais anodins. Ils exigent une formation médicale solide, et une parfaite connaissance de l’anatomie.
Lorsqu’un médecin pratique des injections d’acide hyaluronique, il engage pleinement sa responsabilité médicale, à la fois sur le plan technique, éthique et humain. Chaque geste doit être justifié par une indication adaptée, réalisée avec des produits certifiés CE et spécifiquement conçus pour un usage injectable. Le médecin a également le devoir d’informer le patient sur les bénéfices attendus, les éventuels risques, les précautions à suivre et le déroulement du suivi après la séance.
Cette responsabilité ne se limite pas à la précision du geste : elle inclut la qualité de l’écoute et de l’accompagnement. Un médecin de confiance prend le temps de comprendre les attentes du patient, d’évaluer la faisabilité du traitement et de proposer la solution la plus sûre et la plus naturelle. L’injection devient alors un véritable acte de soin, réalisé dans un cadre médical rigoureux et fondé sur la confiance.
Pour confier son visage à un médecin experimenté, certains critères sont essentiels. Il est important de s’adresser à un véritable médecin exerçant dans un cadre médical autorisé, titulaire d’un diplôme reconnu et inscrit à la FMH (Fédération des Médecins Suisses). Une première consultation doit toujours être proposée afin d’établir un diagnostic précis et d’expliquer le traitement de façon personnalisée. La transparence est également un gage de sérieux : un devis clair, des informations sur les produits utilisés et une disponibilité pour le suivi font partie d’une prise en charge de qualité.
À l’inverse, il faut se méfier des injections réalisées à domicile ou en salon de beauté, sans consultation médicale préalable. Les tarifs anormalement bas, l’absence de certification des produits ou encore les comptes sur les réseaux sociaux sans références vérifiables doivent alerter.
En Suisse, seuls les médecins sont autorisés à pratiquer librement les injections d’acide hyaluronique. Les infirmiers peuvent les réaliser, mais uniquement sous supervision médicale directe.
Tout acte réalisé en dehors de ce cadre est illégal, dangereux, et sans recours en cas de complication.
Choisir un médecin qualifié, c’est choisir la sécurité médicale, la précision du geste, le respect du naturel, et une prise en charge globale, personnalisée et suivie.
Article rédigé par le Dr Romano Valeria
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